Dans La jeune fille à la perle, ce n’est pas le célèbre peintre néerlandais Vermeer qui occupe le coeur du roman, mais bien Griet, la jeune servante de 16 ans qui posa pour le tableau d’après l’autrice. Cette hypothèse a finalement été infirmée, et des recherches tendent à laisser penser qu’il s’agirait en fait du portrait d’une des filles du peintre. Mais peu importe la réalité historique, car le but de Tracy Chevalier était d’imaginer l’origine de ce tableau. Elle était fascinée par cette jeune fille inconnue, se demandait ce qu’elle pouvait bien penser, “ce que Vermeer avait bien pu dire ou faire pour qu’elle ait un tel regard”.


Tracy Chevalier nous plonge dans Delf, aux Pays-Bas du XVIIème siècle durant l’âge d’or de la peinture néerlandaise. Griet est une jeune fille de 16 ans, qui devient servante pour la maison Vermeer du fait des difficultés de sa famille. Son père, un artisan devenu aveugle ne peut plus subvenir à leurs besoins.


La narration est à la première personne du singulier, et pourtant je me ne me suis pas sentie aussi investie dans l’histoire que j’aurais dû. J’ai bien aimé ce roman, je l’ai d’ailleurs lu d’une traite. Cependant, j’avais du mal à éprouver de l’empathie pour Griet, à la trouver réaliste. Le style de l’autrice est sobre, mais peut-être un peu trop scolaire. Pour un roman dont la peinture est au coeur de l’oeuvre, j’ai eu du mal à ressentir cette vibration que l’on ressent parfois en lisant des romans qui parlent d’art. Il y avait quelque chose qui manquait de naturel. Le charisme fait effroyablement défaut aux personnages, et même Vermeer m’a semblé incipide.


Pour autant, le roman n’est pas non plus mauvais. De nombreux détails de la vie quotidienne offrent un bon ancrage historique au roman : que ce soit la méfiance entre les différentes religions, les maladies qui parfois obligent des quartiers entiers à être mis sous quarantaine, les différents marchés, la dure réalité des tâches ménagères de Griet. J’ai apprécié ce voyage dans les Pays-Bas du XVIIème siècle.


Il s’agit donc d’un roman prenant et agréable à lire et je le recommanderais volontier car il ne demande pas beaucoup d’effort et d’investissement.

Sashenkaa
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le 2 janv. 2020

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