Une pièce où la solitude et le mal de vivre s’entremêlent à la nostalgie d’une enfance enjolivée. La volonté de retourner au passé est omniprésente, et se traduit par ce désir tenace de retourner à Moscou, ville qui incarne une ère dépassée, où isolement et mélancolie n’existaient pas encore.
Les personnages sont humains, se débattent pour trouver un sens à leur existence, sans pour autant y parvenir. La transition d’une époque vers une nouvelle ne se fait pas sans difficulté, et laisse des êtres perdus, désœuvrés, dans un monde dont ils peinent à trouver leur place. « Autrefois, l'humanité était accaparée par les guerres, son existence était entièrement prise par des campagnes militaires, des invasions, des victoires ; à présent, tout cela a vécu, et laisse derrière soi un vide énorme que, pour le moment, nous ne savons comment remplir ; l'humanité cherche passionnément, et elle trouvera, c'est certain. Ah, mais qu'elle fasse vite ! ».
À travers des dialogues absurdes, de longues pauses ou des silences, des amours vains, une solitude ancrée au plus profond des personnages, malgré leur entourage, la pièce nous dévoile ce combat pour trouver en soi l’envie de vivre. « Soit on sait pourquoi l'on vit, soit tout n'est que du vent. ».
Même la poursuite du bonheur ne semble être un but suffisant à justifier son existence, puisque comme le dira l’un des personnages : « Le bonheur, nous ne l'avons pas, nous ne l'avons jamais, nous pouvons seulement y rêver. »
Et pourtant, il faut vivre. « Et, dans mille ans, les hommes gémiront de la même façon : "Ah, que la vie est dure ! " et, en même temps, exactement comme aujourd'hui, ils auront peur de la mort et ne voudront pas mourir. »