La noirceur zolienne est à son paroxysme dans chacun de ses romans - de livre en livre, elle jette son faisceau sur différents êtres, faisant saillir les angles les plus aigus, les plus coupants de l'humanité. Il ne s'agit donc pas d'élir le plus noir des romans de Zola, avec La Joie de Vivre.
Non, il s'agit de pointer du doigt le roman dans lequel se déchaîne, contre une jeune femme qui incarne la joie d'exister, la fraîcheur de la vie, tout ce qu'il y a de pire : le nihilisme, la mort, la maladie, le spectacle de la douleur et de l'injustice, l'avidité, et la voracité d'une mer qui ronge une falaise, affamée, brutale, sans répit ni pitié. Au creux de ce déchaînement, dans l'oeil du cyclone, se tient Pauline. Elle ploie, elle chancelle, mais ne rompt pas. Elle répond par la vie à tout ce qui souhaite la noyer.
Et, au bout du compte, on ignore si c'est franchement positif ou si ça dégouline de tristesse - mais j'ai été frappée de désespoir pendant les trente-six heures qui ont suivies la lecture de La Joie de Vivre.