Ce roman de Vassilis Alexakis profite de la figure de la mère pour promener son lecteur à travers la Grèce contemporaine et son rapport à son passé. Le narrateur, Pavlos, revient de France où il a habité 20 ans, et retrouve ses amis, sa famille à Athènes. Il entreprend d'enquêter sur un mystère archéologique : que signifie l'epsilon du temple d'Apollon à Delphes ? Le lecteur suit l'enquête intellectuelle de Pavlos, et au long de ses méditations sur sa langue maternelle, découvre Plutarque, l'état de la culture grecque, et les rapports d'une nation historique par excellence avec son passé.
"Il est difficile dans un pays aussi vieux, qui a vu passer tant de siècles, de croire encore à l'avenir. L'histoire grecque n'incite pas à faire des projets. Les gens rêvent donc du présent." (p. 201)
Comme d'autres romans de Vassilis Alexakis (Ap. J.-C., La clarinette), La langue maternelle mêle réflexions sur la mémoire, le temps, la culture, à travers la double-identité franco-grecque (ou grecquo-française ?) du narrateur, et de l'auteur. Le tout avec une élégance d'écriture, une profondeur intellectuelle et un style léger, nuancé.