Une version très sombre de la vie de saint Julien l'Hospitalier, ici traitée sous la forme d'un conte légendaire venu du Moyen-Âge et portée par une prose éblouissante qui rend compte spectaculairement de la cruauté première du protagoniste ; les massacres d'animaux sont en effet terriblement durs à lire, déjà parce que les scènes sont sanglantes, et surtout parce que le personnage prend plaisir à tuer de toutes les manières qui soient.
La seconde partie de la nouvelle est, elle, époustouflante de simplicité (non pas dans la langue mais dans l'écriture de la conversion) alors même que Julien, tel un héros tragique qu'on a pu croiser chez Corneille, fait acte de pénitence. C'est donc une lecture à la fois belle et violente, à l'image de cette réécriture de vie de saint, qui se conclut évidemment par la victoire de la beauté sur la violence.