L’Amérique n’est pas un continent qui m’attire particulièrement du côté littéraire. Mais cette année, j’ai voulu donner une chance à cette partie du globe que je connais peu. J’ai donc poussé la vaste porte des classiques américains et j’ai choisi la lettre écarlate, en me disant que le traitement d’un tel sujet serait forcement intéressant.


Malheureusement, cette lecture n’a pas pris. Je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour Esther et son petit pasteur souffreteux. L’histoire me tombait un peu des mains et j’ai eu du mal à en venir à bout. Le roman est malheureusement comme ce qu’il critique, très puritain. Rien n’est vraiment raconté ou dit clairement. L’auteur critique effectivement les normes très strictes de la société puritaine. La morale religieuse et la notion de péché sont au centre du roman. Mais tout cela forme une toile de fond qui ne fait jamais vraiment lien avec le drame des protagonistes.

Le lecteur a bien compris que Dimmesdale est le père de Pearl mais tout n’est que sous-entendus, comme si l’auteur avait peur de choquer son auditoire. Les personnages ne m’ont pas convaincue. Leurs motivations, leurs sentiments sont rendus de manière rationnelle, explicative qui ne laisse pas de place à la spontanéité. Pour une histoire dont le thème est l’adultère, il est finalement très peu question d’amour. Jamais, même lorsqu’ils seront seuls, les deux anciens amants ne vont échanger des paroles tendres en dehors du propos religieux. Esther montée en martyre, le pasteur en lâche maladif, et Pearl en diablotin tête à claque tout cela ne m’a pas émue. Seul le personnage de l’abominable Roger Chillingworth a maintenu mon intérêt. Il fait le mal et aspire à faire souffrir autour de lui. Mais c’est justement le seul à agir et le seul dont on croit les motivations et les sentiments.


Néanmoins, je n’aurais pas complètement perdu ma lecture car celle-ci m’a permis de découvrir ce nouveau monde que les Anglais sont venus investir. C’est une période de l’histoire qui m’était étrangère et j’ai apprécié découvrir les mœurs et usages de cette société puritaine du XVIIème siècle. Autre point positif, le chapitre « Hester à son aiguille » offre une belle métaphore sur les arts du fil. Le personnage principal est en effet doué d’un talent particulier pour la broderie. Or elle a confectionné la terrible lettre qu’elle doit porter en souvenir de sa honte éternelle. Celle-ci est en fait une véritable œuvre d’art. De même que les robes flamboyantes qu’elle coud pour sa fille révèlent son côté démoniaque. Les aiguilles seront le moyen de vivre et de se racheter de la jeune pécheresse.


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titaboris
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le 14 mars 2018

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