La Ligne de Beauté est un roman ambitieux : fresque sociale de la Grande Bretagne thatchérienne, il dénonce les hypocrisies d'un monde rongé par l'entre soi, l'égoïsme, le désir médiocre des apparences sociales et la courtisanerie des milieux du pouvoir.
Le jeune protagoniste homosexuel, Nick Guest, vit dans la belle demeure des parents de l'un de ses camarades d'Oxford, dont il a été amoureux. Le père, Gérald Fedden, est un député tory sans vraie conviction ni envergure qui veut gravir les échelons de la galaxie thatchérienne. Sa femme, Rachel, s'ennuie. La fille, Catherine, est bipolaire, nymphomane et portée sur les drogues. Mais elle voit juste et clair. Le fils, Toby, est une jeune homme fade et sans grand intérêt.
Nick est le spectateur de ce microcosme médiocre, où l'adultère, l'absence de valeurs, le pouvoir de l'argent, corrompent des personnalités faibles.
Hollinghurst parvient à faire le portrait d'une époque et la chronique des passions humaines qui disloquent la cohésion de façade d'une famille de la haute bourgeoisie britannique. C'est brillant, remarquablement construit et écrit.