De ce rien.
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Cette autofiction (parce que mise en forme dans un registre romanesque) nous immerge dans la complexité de la vie et des sentiments qui nous constituent, avec cet entrelacs d’amours impossibles : entre une mère et sa fille, un père et sa fille, le père et la mère. Le récit d’Angot est remarquable par sa construction subtile, qui s’étend sur plusieurs années, de l’enfance à la maturité de la narratrice, qui décrit les effets progressifs sur la personnalité de la narratrice de ces amours impossibles. Elle en décrit précisément l'évolution : comment de l'amour absolu pour sa mère, elle en passe par l'agacement, la volonté de s'en éloigner, la haine épidermique, et puis finalement la réconciliation finale, l'apaisement de la maturité. Et pour nous laisser penser qu'il s'agit au fond de son grand amour, cet amour impossible.
La question sociale est également au coeur du livre : l’amour est impossible car on n’est pas du même monde, parce que cette différence est insurmontable, et qu’elle est plus forte que le désir et l’amour. L’humiliation sociale est décrite comme une fatalité insidieuse, une chose à laquelle on se résigne, avec souffrance mais sans combat. Angot atteint une intensité émotionnelle, sans avoir recours à aucune forme de pathos, avec son style épuré et précis, particulièrement à la fin du livre, dans les 20 dernières pages, moment du face-à-face final entre la mère et la fille. Déclaration d’amour absolue qui clôt magnifiquement le texte.
Créée
le 31 août 2015
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