Je ne suis pas doué pour les critiques de livres, mais je vais essayer de dire pourquoi j’ai adoré la Ligne Verte de Stephen King. Avant tout, l'histoire, publiée à l'origine en 6 épisodes est quelque chose qui se lit d'une seule traite en roman. Une fois que 'javais ouvert le livre, impossible de m'arrêter! On s'attache très vite aux personnages, et surtout, si ce livre a un fond de fantastique et de SF, il est surtout une réflexion sur la peine de mort et la manière d'exécuter les condamnés à la peine capitale. Faire griller des gens sur la chaise électrique, cela n'affecte t-il pas les hommes charger de surveiller les prisonniers ? Parce qu'au final, ce qui ressort du livre c'est l'humanité. Je veux dire, les sentiments humains. Même les criminels ayant commis quelque chose de vraiment atroce (Delacroix)deviennent des gens ordinaires, au final... Cette humanité est toutefois contrebalancée par Percy Wetmore du côté matons, gardien sadique et inexpérimenté, et Wharton côté prisonniers. Deux personnages prêts à tout, mais surtout n'ayant rien à faire des conséquences de leurs actes. Le premier parce qu'il est neveu du gouverneur de l'Etat et se croyant intouchable, le deuxième parce qu'il sait qu'il va mourir.
King a un style fluide, qui emporte tout de suite le lecteur dans l'univers carcéral du couloir de la Mort.. Chose que le traducteur a sur retranscrire de façon brillante.
L'auteur, de plus, nous décrit les exécutions avec un e précision extrême. Même quand elle tourne mal. Et pourtant, je n’ai pas trouvé ça choquant. Ce n'était, je pense, pas le but. Mais plus que tout cela, Paul Edgecombe et son équipe se rendent compte qu'ils vont, au final, exécuter un innocent. Cet innocent, c'est John Caffey ("comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil"), géant noir retrouvé en compagnie de deux jumelles assassinées. Mais justement, il est noir. Il n'en fallait pas plus dans les années 30, pour l'envoyer à la mort. Et c'est lui qui amène le fantastique dans le récit.
Pourtant, malgré le cadre du récit, la problématique développée reste terriblement actuelle.Et King construit son récit sous la forme d'un flashback de Paul, sensé être un vieil homme en 1996. Force est de constater que vingt ans après la parution du roman, le débat fait encore rage aux Etats-Unis concernant la peine de mort.
Un roman qui tape juste et que je relis encore.