Un parfait mariage de la Suède et de l'Afrique
L'inspecteur Wallander est en très grande forme dans cet excellent roman policier, qui vous fera frisonner à de nombreuses reprises.
La Lionne blanche est en effet plus qu'une simple enquête. Les évènements se passent à une époque charnière, au moment où l'Afrique du Sud commence à se débarrasser de l'apartheid sous l'impulsion de Mandela et De Klerk. Un Boer réactionnaire, considérant son monde menacé, missionne l'assassin Victor Mashaba pour tuer un des deux hommes. Pendant ce temps en Scanie, Wallander est confronté au meurtre apparemment sans mobile d'une femme sans histoire, Louise Akerblom. Il est alors loin de se douter que son enquête le forcera à se tourner vers ce pays dont il ne connaît rien, et sera à l'origine d'événements qui le toucheront personnellement.
On sent dans ce roman tout l'amour de Mankell pour l'Afrique. C'est sans doute pourquoi la Lionne Blanche est de loin le plus «engagé» de ses romans. S'en dégage du coup une ambiance assez dure et cruelle, qui prend le lecteur à la gorge.
L'écriture, comme d'habitude, est parfaite, précise, fluide. Les pensées des personnages, malgré leur complexité, sont parfaitement retranscrites, si bon qu'on ne peut s'empêcher, à de nombreuses reprises, de s'identifier à eux.
Amateurs de bons policiers, ce roman est une référence ! Non-amateurs, il pourrait bien vous faire rapidement changer d'avis...