CecinestpasunecritiquE
http://www.gianfrancobertagni.it/materiali/tantra/tantraloka15.pdf
Abhinavagupta fut certainement un des esprits les plus remarquables de l'Inde. Le Tantrāloka entend décrire les diverses voies que peut suivre un adepte tantrique pour parvenir à la libération. Il expose, parmi d'autres sujets, les fondements métaphysiques et théologiques de ces voies et les méthodes notamment rituelles à suivre pour parvenir à l'union avec la divinité, donc au salut.
Ici sont traduites et présentées par Lilian Silburn et André Padoux, les premiers chapitres de cette grande oeuvre, il est à noter que c'est sans doute le dernier grand travail de Lilan Silburn, autour et avec cette grande figure spirituelle non dualiste.
Silburn étant décédée avant le parachevement de cet ouvrage.
C'est un ouvrage d'une grande érudition tout autant que les commentaires, Silburn ayant déjà traduit et commenté le Paramarthasara ainsi que le recceuil d' Hymnes.
C'est de toute beauté poétique, dans une trés grande liberté de conscience.
Cette édition présentée ici est devenue introuvable en format papier .
Elle saura combler non pas le vide abyssal des rayons ésotériques des librairies new age ou asimilés, mais bien l'appétit de ceux qui s'interressent à l'Indianisme humble et sérieux, et bien sur au Shivaisme du Kashemire, Car ""n'oublions pas, enfin, car c'est essentiel, qu'Abhinavagupta avait atteint les sommets de la vie mystique: sa description des voies de la libération est toujours éclairée à la lumière d'une expérience profonde, vécue.""
Ces textes sont d'une telle sensiblité et cohérence poétique, qu'initiés ou non au propos ou sa finlaité, on ne reste pas insensible à la beauté de ce chant.
Voici la préface qui est aussi un doux hommage à Lilian Silburn :
"Ce volume est un signe, parmi d’autres, de la présence toujours vivante de Lilian Silburn. Elle s’était attachée pendant des années à la traduction du Tantrâloka avec le commentaire de Jayaratha. Elle avait étudié les douze volumes de ce vaste traité. Elle l’avait lu et discuté, au Cachemire, avec le swami Lakshman Joo, auprès duquel elle avait, au cours des ans, passé de nombreux mois. Elle s’est souvent référée, dans ses travaux, à ce texte d’Abhinavagupta, ainsi qu’au commentaire qu’en avait fait, quelque deux siècles plus tard, Jayaratha. C’était une des sources de sa pensée comme de sa recherche. Elle y trouvait analysés ou décrits des états et des expériences qu’elle connaissait.
"""Lilian Silburn souhaitait depuis longtemps en publier une traduction française. Mais l’ouvrage d’Abhinavagupta est d’une vaste étendue et de lecture difficile, et le commentaire de Jayaratha, indispensable pour comprendre ces stances souvent obscures, est diffus, parfois peu clair ou, comme elle le disait elle-même, indigeste. D’où l’idée de ne donner en traduction que le Tantrâloka lui-même en l’accompagnant d’explications qui, tout en s’appuyant sur le commentaire de Jayaratha et en en citant des passages, seraient plus claires et surtout plus appropriées au public actuel. Mais traiter ainsi tout le Tantrâloka eût été une œuvre considérable, supposant des références à des tantras souvent devenus inaccessibles et, qui plus est, amenant à exposer des pratiques rituelles et de yoga complexes ainsi que des spéculations ésotériques déroutantes pour qui ne connaît pas le monde social, religieux et intellectuel où vivait, au Cachemire, il y a quelque mille ans, Abhinavagupta. Plus importante, essentielle même, était la description que donnait ce traité des voies que l’on peut suivre vers la libération. L’être humain, en effet, ne change guère dans son fond et ces voies, ces ouvertures sur la Réalité ultime sont de tous les temps.
Ce ne furent donc que les cinq premiers chapitres du Tantrâloka que Lilian Silburn décida de traduire et de présenter en français : les chapitres 2 à 5 traitant des quatre voies, précédé du chapitre 1 qui est une introduction générale à l’ensemble de l’ouvrage. Ce travail, elle ne l’entreprit toutefois qu’en 1990 (après avoir achevé une traduction des Spandakârikâ), à un moment où sa santé déclinait et où, surtout, sa vue faiblissait""
considérablement. L’œuvre se fit dès lors en commun, sur la base d’une traduction qu’elle avait précédemment notée sans l’avoir mise au point et qui fut reprise, examinée et discutée sous sa direction, puis annotée et saisie sur ordinateur. Le chapitre 3, qu’André Padoux avait eu antérieurement l’occasion de traduire, fut revu avec elle. Il fallait encore rédiger l’introduction, ajouter un index et préparer le livre pour l’impression : Lilian n’était plus là pour le faire. Nous nous sommes donc chargés de ce travail (qui aura pris plus de temps qu’on ne l’avait prévu !), en nous efforçant de rester fidèles à l’esprit de son œuvre. Ce livre n’est assurément pas ce qu’il eût été si elle avait pu le mener elle-même à bien. Il ressort, par exemple, des notes qu’elle a laissées qu’elle voulait, à l’occasion du Tantràloka, « présenter un exposé complet de la mystique telle qu’elle se trouve dans [ce traité] », ce que nous ne pouvons guère faire à sa place. Elle pensait aussi que « vu son importance, la grâce méritait d’être traitée d’emblée » car elle explique la progression dans les voies : cela supposait une étude détaillée du chapitre 13, qui n’est envisagé ici qu’assez brièvement. Il va de soi que nous avons tenu compte autant que nous le pouvions des indications et des vœux de Lilian Silburn, que nous connaissions, mais dans la mesure seulement de nos capacités. Du moins le travail accompli pour achever cet ouvrage aura-t-il été pour nous une œuvre d’attachement affectueux et de fidélité et, comme nous le disions en commençant, le témoignage d’une continuité.
J. Chambron A. Padoux
Ici 2 lien vers la forme numérique
https://archive.org/details/AbhinavaguptaLaLumiereSurLesTantrasChapitres1A5DuTantralokaSilburnAndPadouxEditionPdf/mode/2up
http://www.gianfrancobertagni.it/materiali/tantra/tantraloka15.pdf
fiche créée le 23/04/2024