Le précurseur
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"La machine à explorer le temps" est le roman d'un visionnaire, d'un homme engagé qui a défié la société victorienne. Décidément, cette dernière par sa bêtise a donné naissance à des oeuvres littéraires atemporelles aux thématiques universelles. Il n'y a qu'à mentionner les écrivains Stevenson, Wilde et Wells.
Ce dernier est né en 1866 dans la banlieue londonienne et est décédé en 1944. Il doit très jeune travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est dans ce cadre qu'il forge ses convictions progressistes. Sa mère séparée de son père, travaille comme gouvernante dans une riche maison de de campagne où H.G. Wells découvre des trésors littéraires. Il s'y forge sa propre culture et sa volonté de dénoncer les injustices du monde. N'oublions pas que plus tard, dans "La guerre des mondes", il dénonce métaphoriquement l'impérialisme britannique et sa propension à exterminer les populations indigènes. Toute son oeuvre est imprégnée par ses interrogations philosophiques.
Où la théorie de l'évolution conduira l'homme?
"La machine à explorer le temps" paraît en 1895. Elle met en scène un personnage dénommé anonymement "explorateur du temps". Ce dernier explique à un groupe d'amis, ses hôtes réunis autour d'un bon repas qu'il a fait une grande découverte. Il est en passe de réaliser une machine qui permet de naviguer au fil du temps. La narrateur et ses amis vont observer dans un premier temps une maquette de cette machine. La machine après avoir été mise en marche disparaît sans trucage apparent. Ensuite, l'explorateur du temps présente à ses convives la machine en grandeur nature. Il affirme alors sa volonté d'explorer le temps. Le jeudi suivant, les mêmes convives sont conviés. L'explorateur du temps, apparaissant dans un état déplorable, explique alors son périple dans l'avenir.
Arrivé en l'an 802 701, il découvre de petits êtres aimables, exquis, gracieux. A noter que Wells prédit le réchauffement de la planète sans penser qu'il est une conséquence de l'ère industrielle et des dérèglements climatiques qui en découlent. L'explorateur du temps s'interroge sur l'évolution d'une humanité qui semble avoir régressé intellectuellement et physiquement. Il est maqué par les bâtiments en ruines qui l'entoure. Il découvre que les petits êtres qui le suivent se ressemblent étrangement. La Terre entière semble être devenue un jardin, peut-être le Jardin d'Eden ou un "paradis social". L'humanité semble avoir atteint sa parfaite harmonie dans une "oisiveté satisfaite".
Mais, rapidement l'explorateur du temps, devenu le narrateur, découvre qu'il s'est fourvoyé. La présence de puits et la peur insondable des petits êtres des nuits sans lune l'amène à découvrir une vérité inimaginable, conséquence dramatique et finale de la lutte des classes. A l'aide d'allumettes, il découvre sous terre une autre humanité, ressemblant à une "araignée humaine". En fait, il constate avec effroi que l'humanité s'est divisée en deux, avec au dessus de petits êtres oisifs, héritiers des possédants, appelés Elois, et en dessous des êtres voués à leur procurer le confort, héritiers des ouvriers appelés Morlocks. Le système capitaliste a engendré deux humanités bien distinctes. Cet abyme se traduit désormais par une séparation entre le jour et les ténèbres, conséquence du rejet des ouvriers dans les entrailles de la Terre.
Remonté à la surface au jour, il est rejoint par Weena, une Elois qu'il a précédemment rencontré. La nuit revenu et accompagné de Weena dans la forêt, le narrateur comprend l'origine de la viande qu'il a pu voir consommée par les Morlocks. Maintenant, le peuple des Elois est devenue du bétail pour les Morlocks, après avoir affamé leurs ascendants.
Le événements se précipitent alors. L'explorateur réussit à s'en sortir seul, les Morlocks ayant réussi à avoir raison de la pauvre Weena. Retrouvant sa machine, l'explorateur fait un bond prodigieux dans l'avenir et découvre un monde apocalyptique. Continuant son voyage dans l'avenir, le soleil apparaît de plus en plus grand et rougeâtre... Désormais, l'humanité a disparu et le silence règne...
Ainsi, H.G. Wells distille sa vision d'une humanité déchirée, conséquence du capitalisme et de l'exploitation de l'homme par l'homme. Par ce roman, il souhaite faire comprendre à ses contemporains que l'humanité va à sa perte. Toutefois, il ne prend parti ni pour les Elois ni pour les Morlocks.
Créée
le 4 févr. 2025
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