Entre l'idéalisme et le catastrophisme, réfléchissons un peu.

Bon nombre d'artistes on inventé le futur. Que ce soit au cinéma, à la télévision ou dans la littérature. Même nous, simples et pauvres mortels, nous sommes nombreux à avoir imaginé ce que pourrait être l'avenir. depuis longtemps nous nous projetons dans le temps, songeant à ce que l'on pourrait en faire, à ce qu'il nous offrira de peine ou de bonheur, à ce que sera devenu notre planète, notre société.
Wells pousse ici notre imagination vers sa réalité. Plutôt que d'imaginer, de calculer, de présentir, il nous emmène dans sa machine et nous montre notre avenir. Celui de l'humain, de sa société, de la nature dans laquelle il évolue.
Ici, nul trace d'un avenir idéalisé peuplé de gens civilisés et à l'intellect hyper développé, pas plus que d'un monde post-appocalyptique.
Le monde et les hommes sont toujours ce qu'ils ont été, les bonnes choses se sont simplement accentuées, tout comme leurs mauvaises.
Le point de vu est intéressant, d'autant plus que ce monde doit être comprit et expliqué par l'un des contemporains de Wells. Nul explication de la part des éloïs ou des Morlocks pour nous aider à comprendre ce qui arrivé au monde. Nul reliquats de l'Histoire afin de nous éclairer de manière objective sur ce qu'il s'est passé sur notre terre.
Chacun doit donc, avec les données de notre Explorateur temporel, analyser lui même ces changements, leur donner une raison, une logique.
Personellement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec la théorie du narrateur, mais elle ne manque pas d'intérêt et reste totalement plausible et ses arguments tiennent la route.
Qu'est ce que nous réserve notre avenir ? Après tout, quelle fut la courbe de notre évolution jusque là ? Des travailleurs et des nantis, des technologues et des gens attachés aux choses simples et naturelles, des échanges altruistes ou égoïstes, des rivalités et des amitiers. Qu'est ce qui change réellement au final ?
Car après tout, Eloïs et Morlocks entretiennent des rapports sociaux (pas très cordiaux mais tout de même), chacun à ses craintes, ses forces, ses plaisirs. Nous avons ici deux sociétés différentes mais coexistantes. N'est ce pas ce que nous voyons de nos jours ? Chacun à ses rites, ses modes de vie, ses curiosités et ses croyances.


Le monde dépeint par Wells regorge donc de questionnements sociaux et ethnologiques. Mais il est aussi riche en imaginaire. Comment rester de marbre face aux paysages décrit par l'Explorateur ? Personnellement j'étais sur ses talons, l'appareil photo à la main lors de ses cheminements dans cette nature verdoyante. J'étais également sur ses talons, la tête en l'air, observant l'architecture de ces maisons communes. Enfin, j'étais sur ses talons lorsqu'il examinait le musée et ses trésors, le suppliant d'attendre afin que je puisse mieux regarder toutes ces reliques.


L'approche du voyage enfin, et la manière dont il est relaté, est à la fois originale et agréable. Tout comme les hôtes de notre savant, libre à nous d'y croire ou non. Libre à nous d'y trouver des explications. Libre à nous de l'aimer ou pas.


Et pour ma part, j'ai bien aimé et suis pleinement satisfaite d'avoir comblé mon inculture littéraire.

Créée

le 28 juil. 2015

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Gaby Aisthé

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