Oedipe + réécriture contemporaine = good combo.
Et plus qu'une réécriture, c'est une réinterprétation. Psychologie affinée voire construite de toutes pièces, situations inédites (rencontre avec le Sphinx, nuit nuptiale, interlude soldats/fantôme de Laïos...), allusions humoristiques à un dénouement qui n'est inconnu de personne (broche et écharpe de Jocaste, différence d'âge, le fameux complexe d'Oedipe)...
Cocteau nous livre ainsi quelque chose qui complète, qui donne un éclairage nouveau sur la pièce maîtresse de Sophocle, en insistant par exemple sur le côté manipulateur et hypocrite d'Oedipe (je sais pas pour vous, mais je le trouvais déjà assez détestable chez Soso, avec ses tendances à en faire des tonnes et à accuser tout le monde sans queue ni tête).
Ca reste dans la lignée parfaite de l'Oedipe roi du Ve av. JC, sans dénaturer l'oeuvre originale, sans la trahir, sans l'anéantir. Un respect parfait et une innovation certaine, vraiment, pas grand-chose à redire, c'est très bon. Et ça permet de (re)découvrir la tragédie qui donna lieu au plus grand nombre de fantasmes ever, tout ça à cause de Freudinounet.