A l'heure où la soumission aux "Etats plus grands que l'Etat" (USA et Europe, parlons peu mais parlons clair) est de mise pour à peu près la plupart de nos "représentants politocards" (à part Asselineau, mais qui le connait ?) qui ne représentent de fait qu'eux-mêmes et leurs petits intérêts personnels, lire ce petit bouquin écrit en 1950 par un américain d'une lucidité visionnaire fait l'effet d'un direct du droit dans la tronche.
Une novella coup de poing qui mériterait de figurer aux "classiques" à étudier à l'école, tant elle vise en plein cœur (d'où le titre, avec jeu de mot en prime, mdr) de tous nos problèmes actuels, uniformisation de masse tant politique que religieuse que visent des imbéciles au pouvoir (d'un côté occidental, de l'autre oriental, mais au fond, ils sont bien tous les mêmes) qui se prennent pour des gens "supérieurs", mais qui crèveront tous à la fin, pareil que les moutons trop gentils qu'ils gouvernent.
Bref, Poul Anderson, c'est de l'auteur qui déchire, qui étonne, qui vivifie, et aussi qui démoralise. Car personne en ce bas monde n'a pu résister longtemps au "modèle américain", et personne n'a pu orienter sa culture vers son propre développement. Pas même les chinois, qui l'auraient pu mais qui ont voulu faire "pareil". Voire pire. Hélas.
Moi ce qui me démoralise c'est que je n'ai plus aucune confiance en l'être humain, car partout, ceux qui sont au pouvoir apparaissent corrompus, mégalos, en conformité parfaite avec le système de compétition, quand ce qui nous sauverait serait un système de coopération. Tout le monde le sait, personne ne l'applique, car chacun veut tirer la couverture à lui.
Désespérant. Nous n'avons eu et n'aurons aucune culture "Skontar" sur terre. Et ça fout les boules.