La Maison des feuilles par Sergent_Pepper
Roman monstrueux et très novateur sur la forme : on accumule les notes de bas de page, les notes dans les notes, les récits parallèles et la glose sur un récit central tout à fait fascinant. Le livre est le commentaire d’un film documentaire sur la demeure d’un photographe qui s’avère grandir de l’intérieur. La découverte progressive de l’étrange, les détails maniaques, sont une réussite.
Formellement très audacieux, le livre prend par instant la forme d’un gigantesque calligramme romanesque, avec de l’écriture dans tous les sens, des jeux de pistes, des notes labyrinthiques... Le plus intéressant étant le traitement réservé à tout ce récit qui prend la forme d’une sorte de thèse universitaire qui ne cesse de citer les commentaires qu’aurait eu la réception de ce film que nous sommes censé connaître. On parodie ici avec style et jubilation le langage universitaire, les différentes écoles et les courants de pensée, le style ronflant ou les théories les plus farfelues.
Le roman, de plus de 700 pages, est épuisant à lire, ce qui est certes voulu. On peut néanmoins se demander, une fois toute ces innovations subies ou dégustées, au choix, au service de quel fond elles nous sont proposées. Et là, c’est un autre commentaire qui pourrait ajouter en bas de page, ce dont on se garde bien…