Ce livre est un monstrueux foutage de gueule de tous les commentaires académiques, critiques pédantes et autres branlettes sémiotico-herméneutiques. C’est d’autant plus drôle que le bouquin lui-même, par sa forme, laisse grandes ouvertes tout un tas de possibilités d’interprétations bancales.

Le livre, c’est l’histoire d’un type qui trouve un « commentaire » d’un film écrit par un vieux qui vient de mourir. On suit trois scénarios, celles du film via le commentaire, celle du type qui trouve le commentaire, via des notes, et enfin l’histoire de la mère du type, via des lettres.

Les trois scénarios, sans être extraordinaires, sont assez intéressants (la série de lettres de la fin est particulièrement plaisante à lire). On est parfois tenté d’arrêter devant les longueurs de certains passages mais on est souvent remis dedans par des twists.

Le commentaire constitue la majeure partie du livre et est, à mon sens, la partie la plus intéressante. Il est surchargé « d’analyses » ridicules, typique du milieu artistique : des rapprochements téméraires entre des concepts et des faits, des interprétations tirées par les cheveux et des conclusions sorties du chapeau. L’intérêt principal du livre réside là dedans. Il montre comment il est possible de faire passer des âneries pour de la sagesse pour peu que la forme y soit. Les âneries ce sont les analyses d’un film (qui n’existe même pas), la forme c’est le style thèse/académique pédant semé de citations.

Le formatage du texte, qui est probablement ce pourquoi j’ai acheté le livre, lasse assez vite. Au mieux ridicule, au pire chiant. Ridicule quand il tente d’illustrer ce qui se passe dans le bouquin (le couloir rétrécit, la zone de texte aussi. On croirait un tp rédac de CM1). Chiant quand on essaie de lire au lit et qu’il faut tourner trois fois le livre et aller voir deux fois en arrière avant de pouvoir passer à la page suivante.

Le livre est ok, pour certaines idées, pour certains personnages. En revanche il est trop long, trop blindé de fioritures inutiles.
Sim0n
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le 14 déc. 2013

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Sim0n

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