Je n’ai pas tout lu de Donato Carrisi, mais à chaque fois, je plonge avec plaisir dans ses livres. L’auteur a une imagination fertile et je suis toujours surprise par ses intrigues, sa construction et le soin qu’il apporte à ses personnages. Comme d’habitude aussi, je suis admirative du travail effectué par Anaïs Bouteille-Bokobza, dont la traduction permet une totale immersion dans cette intrigue diabolique, qui frôle par moments le surnaturel, mais qui est loin de l’être.
La finesse psychologique des personnages nous plonge directement dans le tréfonds de l’âme humaine. L’auteur explore le monde de l’enfance avec Gerber, psychologue pour enfants, qui a choisi d’utiliser l’hypnose, comme support thérapeutique. Souvent sollicité par le tribunal, il mène une vie plutôt confortable. Sa vie bien rodée, va pourtant basculer, lorsqu’il accepte de rencontrer Hannah, une femme adulte, de passage en Italie, qu’un collègue lui demande de suivre pendant son séjour. Hannah, l’énigmatique…
A lire, mon petit résumé, on pourrait penser que je vais vous parler d’une belle histoire d’amour ! Rassurez-vous il n’en est rien, même si parfois, on a l’impression que cette relation patient/thérapeute va basculer dans la romance.
La ‘Maison des voix », c’est plus qu’un thriller, c’est une étude psychologique de l’âme humaine, mais surtout l’exploration du monde mystérieux qu’est l’enfance, avec toute la construction psychologique que cela doit être, mais aussi toute la souffrance que cela peut devenir, si les choses ne sont pas réglées, prédisposant l’adulte que l’enfant sera.
On entend souvent dire, « tout se joue avant 6 ans » et même si certaines choses peuvent évoluer, changer, les blessures, les traumatismes de l’enfance, laissent une marque profonde sur chacun d’entre nous. Et c’est justement ce que Donato Carrisi essaie de mettre en lumière avec son intrigue. Les relations affectives nouées dans les premières années laissent une empreinte indélébile et essentielle qui influencera nos relations adultes.
Comme à son habitude, l’auteur prend le temps de placer ses pions, mais sans jamais verser dans la longueur, il est concis, précis, le tout porté par une plume incisive et ciselée. Il nous balade, pour finalement nous scotcher à la toute dernière minute, où toutes les pièces du puzzle s’assemblent enfin.
On a parfois l’impression de frôler le surnaturel, avec ces fantômes ces secrets, ces non-dits, mais l’auteur ne fait que mettre en évidence nos peurs et nos interrogations. L’enfance est une période fertile en imagination et l’imaginaire peut parfois prendre le pas sur la réalité.
Les recherches sur l’hypnose sont remarquables et donnent à l’intrigue une réalité indéniable, rendant la lecture visuelle, régressive et addictive ! Même si parfois, on a du mal à démêler la réalité des souvenirs, tout se met en place et on se laisse hypnotiser à notre tour par la qualité de ce thriller psychologique.
https://julitlesmots.com/2022/12/13/la-maison-des-voix-de-donato-carrisi/