Existe-t-il un fantasme dans le domaine de l'épouvante qui soit aussi tenace que celui de la maison hantée ? Qui n'a jamais fait le cauchemar de se trouver dans une maison inconnue, sans aucun repère, et peut-être même soumis(e) à des phénomènes paranormaux ?
Hill House est une vieille bicoque baroque et gothique comme les architectes du XIXème siècle ont seuls su en bâtir, rivalisant de tourelles et d'échauguettes, crénelées de corbeaux en pierres de taille et ornementées d'un nombre conséquent de gargouilles, à faire pâlir d'envie une cathédrale. Or cette gentilhommière dont vous devinez sans peine l'aspect lugubre ne semble pas uniquement renfermer entre ses murs quelques chauve-souris et autres noires araignées. Le Dr Montague, chercheur dans le domaine parapsychique, est attentif aux rumeurs qui affirment qu'aucun locataire n'a pu dormir à Hill House plus de deux nuits, et il ne lui en faut pas davantage pour vouloir percer ce mystère. Convoquant à ses côtés trois jeunes gens - qui offrent toutes les apparences de la "bande à Scooby-Doo" -, le digne professeur se tient prêt à affronter les mystères de la sinistre baraque.
Ce roman d'épouvante tient toutes ses promesses. Rythmé, efficace et d'une écriture très accessible, "Maison hantée" de Shirley Jackson m'a transportée entre les murs hostiles de Hill House en compagnie de Luke, Éléonore et Théodora. Mes quelques craintes de départ - motivées par la recommandation de Stephen King le décrivant comme "le meilleur roman fantastique de ces cent dernières années" (sachant que Stephen King n'a jamais réellement réussi à me faire frisonner) -, je me suis laissée prendre au jeu des ombres et des secrets.
Une lecture divertissante dans son genre, de celles qui font courir un inhabituel frisson glacé le long de la colonne vertébrale quand on la découvre tard le soir, dans une maison solitaire... Un huis-clos au charme un peu kitsch mais addictif ; le charme discret d'un téléfilm du dimanche après-midi sur M6.