C'est mignon.
Je m'attendais à pire au vu de la présentation de l'oeuvre : je n'aime pas les portraits trop idéalistes, je trouve ça fade, facile, presque vulgaire. Heureusement, il en est tout autre. Certes le paysan est montré comme un type sympa, mais on ne sent pas d'exagération malvenue et l'intrigue tient la route. C'est juste que c'est un prévisible et que ça manque de conflits. Le banquet final est également un peu long ; en contre-partie cela constitue un excellent documentaire ! On apprend plein de choses sur la vie de paysan à l'époque. Dommage que l'auteure se perde dans une foulée de détails (elle se relisait peu apparemment) et en oublie de raconter quelque chose de plus narratif. Pour en revenir à la prévisibilité de l'intrigue, ce n'est pas gênant en soi ; ce qui pose problème, c'est quand l'auteur ne parvient pas nourrir l'intrigue entre le point initial et final. Et dans ce cas-ci, Sand n'y arrive que partiellement : le développement de la relation entre les deux amoureux est assez pauvre et convenu mais les péripéties concernant les gens de la ville redonnent de l'intérêt tant c'est bien trouvé.
Les mots choisis par Sand sont bons, bien choisis. Sa patte n'émerveille pas mais elle n'ennuie jamais non plus. C'est solidement fixé, bien structuré, on comprend toujours où elle veut en venir et l'emploi de vieilles expressions sont si bien faites qu'il n'est même pas nécessaire de lire la note de bas de page pour comprendre le sens.
Bref, ça se lit agréablement. Et vite aussi ! Diantre, j'aimerais pouvoir reprendre la lecture autrement que pendant mes vacances ! C'est tellement agréable de lire.