Une œuvrette bucolique délicieuse que je regrette d'avoir laissée traîner dans ma PAL 18 ans !!!
Ce roman rappelle énormément les petites gravures naïves du XVIII-XIXe siècles représentant des scènes champêtres joyeuses... "La Mare au diable" dès les premières lignes affiche et assume cette naïveté. Oubliez le côté sombre, monotone abêtissant et éreintant de la vie du simple paysan, bonjour les beautés et la fraîcheur de la campagne ainsi que la simplicité de la vie du simple paysan. George Sand nous pousse à prendre la vie du bon côté, le réalisme en prend un petit coup mais le plaisir de lire en sort renforcé.
Et puis l'étrange, voir même allez le fantastique, de cette "Mare" qui donne son nom au titre du livre, on essaye de s'y éloigner en pleine nuit mais on y revient toujours façon "Projet Blair Witch" (mais en plus sympa quand même !!!) quoiqu'on fasse, justifie même cet optimisme et cette simplicité naïfs.
Mais en dehors de ce charmant cadre fantastique, c'est surtout l'histoire d'amour que l'on retient et qui nous touche. Le protagoniste, Germain le laboureur, qui s'aperçoit de l'amour qu'il porte à une toute jeune paysanne et bergère de 16 ans alors qu'il en a déjà 28 (ce qui d'après le roman était déjà très vieux pour un paysan à cette période !!!) dans les abords de cette mare (oui, elle en fait pas mal l'air de rien !!!), c'est charmant tout plein. Et puis, on sent que l'auteure a eu beaucoup à écrire ce livre ; nous faisant bien sûr partager son adoration de son Berry natal...
En appendice ou en bonus, c'est comme on veut, Sand nous décrit en détail les us et coutumes autour d'une cérémonie de mariage paysanne berrichonne à l'époque pendant laquelle se déroule l'histoire ; us et coutumes nettement plus proches du paganisme que du christianisme et ensevelis depuis longtemps maintenant sous des décennies et des décennies d'oubli. Oubli qui aurait été total, si l'écrivaine, pleinement consciente de leur disparition prochaine, ne nous avait pas apporté ce petit témoignage qui n'en est que plus précieux.
Une œuvrette bucolique délicieuse que je regrette d'avoir laissée traîner dans ma PAL 18 ans (ouais, la honte !!!).