La Marque de Windfield est un roman datant d’une trentaine d’année écrit par l’écrivain gallois Ken Follett. C’est en naviguant dans la bibliothèque de mes parents que je suis tombé cet ouvrage. Mon attrait pour celui-ci a été immédiat tant la qualité d’écriture de son auteur m’a conquis depuis ma découverte de Les Piliers de la Terre. La maestria dont fait preuve ce romain pour faire naitre de sa plume de grandes fresques historiques est exceptionnelle ! Que ce soit dans la saga « Kingsbridge » ou dans la trilogie « Le Siècle », j’ai été captivé par l’existence de ces personnages qui traversaient l’Histoire sur plusieurs générations. Moyen-Âge, guerre des religions, Première Guerre Mondiale… Toutes les époques semblaient propices à servir de décors à des épopées humaines captivantes et émouvantes.
En lisant la quatrième de couverture de La Marque de Windfield, j’ai immédiatement eu le sentiment de retrouver dans ce livre tous les ingrédients tant chéris et familiers du « style Follett ». L’intrigue se situe à Londres au cœur de l’Angleterre victorienne. Elle se construit autour du destin d’Edward, riche héritier d’une banque, de Hugh, son cousin pauvre et réprouvé et de Micky Miranda, fils d’un richissime Sud-Américain. L’alléchante perspective de suivre le devenir de ces héros dans cette société où les affaires de pouvoir et d’argent, de débauche et de famille se mêlent inextricablement était pourvu d’un attrait certain, attrait qui s’est rapidement confirmé dès les premières pages dévorées…
L’histoire débute en 1866 dans le collège de Windfield. Un accident aboutit au décès d’un élève par noyade suite à une dispute avec des camarades. Ce même jour, un autre collégien apprend la faillite et le suicide de son père. Cette même année, deux enfants fuient leur famille qui ne peut plus subvenir à leurs besoins. Au cours de ma lecture, j’ai pris plaisir à découvrir les destins entre mêlés de tous ces protagonistes et de bien d’autres.
Il est évident que construire une telle trame narrative n’est pas chose aisée. Faire vivre un grand nombre de personnages issus de milieux différents sur une longue période nécessite la maîtrise de nombreux ingrédients. Chaque intervenant, qu’il soit central ou secondaire, doit apparaître crédible et pourvu d’une personnalité ne nous laissant pas indifférent. En effet, il est important d’être impliqué émotionnellement dans le destin des uns et des autres pour que la lecture s’avère passionnante. C’est évidemment ici le cas. Empathie, tristesse, colère, surprise, joie, peur… Le spectre des émotions que j’ai ressenties durant les six-cents pages du bouquin est d’une rare richesse. Aucun n’est généré de manière factice ou alambiquée par l’auteur. Au contraire, je les ai ressenti naturellement par le déroulement des événements. L’intensité et la pureté n’en sont que plus fortes !
Il est évident que la densité narrative de l’histoire est assez exceptionnelle. Chaque chapitre enrichit l’ensemble que ce soit par l’annonce d’événements marquants ou par le simple apport d’informations a priori anodines qui, à la manière de chaque écrou de la Tour Eiffel, participe pleinement à la solidité de l’édifice scénaristique. Ken Follett n’hésite pas à malmener ses personnages. Ils peuvent être amener à souffrir voire à mourir. Le destin de nombre d’entre eux peut apparaître injuste et horrible. Cette capacité de l’auteur à ne pas offrir une « happy end » à des protagonistes auxquels je me suis profondément attaché a créé chez moi un sentiment d’insécurité qui a intensifié de manière sublime ma lecture.
La dimension réaliste de l’intrigue est en partie due par le souci du détail dont fait preuve l’auteur. Le travail de documentation historique qu’il a mené transpire de chacune des pages. Sociologie, politique, économie… Tous les domaines semblent avoir été étudiés de manière approfondie pour les intégrer parfaitement dans la narration. Chaque lieu, chaque personnage, chaque objet semblent avoir existé. Je vous rassure, j’ai bien conscience de lire une œuvre de fiction. De plus, mon absence de maîtrise de la période historique accueillant l’ouvrage m’empêchent de démêler le vrai du faux. Néanmoins la maestria de l’écrivain et la qualité de son travail que réalité et imaginaire s’entremêlent naturellement pour ne former plus qu’un ensemble homogène remarquable.
Pour conclure, vous l’aurez compris, je suis tombé sous le charme de La Marque de Windfield. Mon seul regret est de devoir quitter les personnages une fois le livre refermé. Mon enthousiasme est peut-être excessif mais il est à la hauteur du plaisir que j’ai pris à lire ce roman que je ne peux donc que vous conseiller. Je doute que vous regrettiez le voyage…