Un squelette sans tête et un procureur avide de publicité vont lancer Klemet et Nina à la découverte des noirs dossiers de la très neutre et très propre Suède.
La Montagne rouge fait suite à l’excellent roman précédent, le dernier lapon, avec les personnages attachants de Klemet et Nina de la police des rennes. Ce roman documenté ou un documentaire romancé nous fait entrer dans l’âme noire de la société suédoise sur fond de conflit territorial ou de mode de vie avec un énième procès entre éleveurs de rennes, lapons ou sapmi, nomades plus ou moins sédentarisés et paysans mécanisés, indigènes et les forestiers et paysans, mécanisés, suédois, blonds, colons.
Aussi bien écrit que le précédent, le lecteur parcourra avec nos héros des centaines de kilomètres, s’heurtera aux institutions, aux habitudes, aux préjugés et saura enfin trouver la tête du squelette et déboucler ce nœud de mystères soigneusement agencé par Olivier Truc.
Sur le plan historique
L’on retiendra que créant dès 1922 l’Institut de biologie raciale à Uppsala, la Suède fut certes neutre militairement mais pas idéologiquement. D’une part les résistants norvégiens, syndicalistes allemands, réfugiés juifs se côtoieront dans les camps d’internement tandis que les déserteurs allemands étaient rendu à Adolphe son sympathique partenaire commercial payant en or volé le fer du nord. D’autre part eugénisme, stérilisation (1935-1975) et théories raciales furent mises en œuvre par les gentils sociaux-démocrates.
Sur le plan identitaire
Klemet s’interroge. Son identité lui est nécessaire comme à tout un chacun qu’elle soit complexe, construite ou héritée.
Pour l’anecdote, mangez du bouleau
Les Lapons ou Sapmi récoltaient l’écorce de bouleau en Juin alors qu’elle est le plus riche en sucre et en nutriment. Séchées cette pâte était mêlée à leur soupe de poisson. C’est ainsi qu’ils évitèrent le scorbut sans légumes à disposition dans le grand nord. Lire le détail ici