Le roman de Kim Young-ha s’ouvre sur un bref cours d’Histoire de France, subtilement analysé par un coréen, dont la principale vocation est celle de proposer aux jeunes sud-coréen.nes blasé.es, le meilleur moyen pour les accompagner jusqu’au suicide.
Le narrateur omniscient - puisqu’il arrive à décrire des scènes dont il est absent - s’apparente à Dieu et nous livre une sorte de confession, un futur roman qu’il décide de publier racontant le pourquoi et le comment de la disparition de deux femmes, Seyoun et Mimi.
Le roman noir coréen est à lui seul un genre particulier. Mais celui-ci l’est d’autant plus : très dérangeant par moments, artistiquement poussé, où la Mort et le sexe font partie intégrante de l’intrigue.
Les références qui ont permis l’élaboration du récit sont incrustées dans le texte et servent ainsi de repères, et tant mieux bicause on se retrouve - un peu trop de fois à mon goût, paumé dans l’univers glacial et sans joie de l’auteur (mention spéciale à Sylvia Plath TMTC).
Bizarrement La mort à demi-mots ne plombe absolument pas le moral, et c’est ce que je trouve dingo dans cet exercice ; comment peut-on ressentir cette sorte d’apaisement après avoir exploré ce qui se passe dans la tête d’un tueur méticuleux, sociopathe alors qu’il est dénué de toute méchanceté ?
Le vrai titre coréen de ce roman est une référence directe à une phrase de Sagan qui scandait « j’ai le droit de me détruire », et les oeuvres citées de Delacroix et de Klimt sont pour beaucoup dans l’appréciation du roman, l’auteur est à l’image de son narrateur ; minutieux et organisé.
(et ça a le mérite de me mettre le cul entre deux chaises alors…)
Booyah !
- traduit du ???????? par Choi Kyungran et Isabelle Boudon -
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