Et nous retrouvons notre touriste post apocalyptique Gérald, pour de nouvelles aventures dans ce second tome : « La Mort en Billes » du cycle La Terre Sauvage.
L’histoire reprend sur l’île de Porquerolles, là où on avait quitté le bonhomme dans « L’Autoroute Sauvage ».
Gérald et son compère, Thomas, qu’il surnomme aussi « le chinetoque », rouillent à passer des vacances les doigts de pieds en éventail au bord de la mer. Alors quand un des groupés de l’île commence à trop lorgner sur Annie, sa donzelle, et faire le coq devant lui, il finit par lui mettre un bon taquet dans le râtelier, ce qui permet de se rappeler les bons souvenirs, sans perdre la main.
Alors, Frédéric qui est le chef du clan, et le daron d’Annie, décide d’envoyer nos deux zigotos en mission sur le continent. Ceci, pour calmer l’ambiance un peu tendu qu’ils ont semé au sein de son club med’ post-bactériologique.
La mission consiste à trouver des survivants ayant des compétences en ingénierie ou dans le domaine médical et les faire rejoindre Porquerolles. Mais aussi effectuer des tests avec l’antidote qui a été élaboré grâce aux plans ramenés lors de la première escapade.
Ainsi tel Astérix et Obélix, nos deux chasseurs de tête repartent faire un tour de gaule avec leur gourde de potion magique.
Ils reprennent donc comme autrefois, la rando sur le macadam du grand ruban, et voilà qu’aux alentours d’Aix, radio autoroutes signale non pas un chien perdu sur les voies mais une petite fille de 8 ans, Marithé, en panique. Sa mère est en train de se faire envelopper par une sorte de masse gélatineuse dont l’acide dissout les chaires. Son squelette devenant une sorte d’œuf en gelé vivant.
Il est trop tard pour la maman qui a ravalé son bulletin de naissance, les deux routards vont devoir jouer les nounous.
Nos deux experts en coup de savate repartent donc avec la morveuse. Et voilà qu’aux alentours d’Avignon, ils font la rencontre de deux autres solitaires : Marc et Alex, frères jumeaux. On peut les différencier grâce à la couleur de leur short. Pour dire s’ils ont de la personnalité !
Ils en sont presqu’à sympathiser lorsque à la première occaz, short bleu et short noir leur font à l’envers, et le plus moche dans l’histoire c’est qu’ils ont piqué la lotion à cause de la gamine qui avait trop jacassé au sujet de leur mission commando.
Vite fait bien fait, ils finissent par retrouver l’un des deux lascars, Alex. Il est sérieusement amoché des mains. Son frérot a fini comme la mère de Marithé, en fromage de tête. Il a essayé de le sauver mais s’est cramé les mains sur l’espèce de Blob.
Bref, de fil en aiguille, ils finissent par accepter qu’il se joigne à leur groupe de 2 et demi. De toute façon, il a planqué l’eau bénite pour marchander sa survie.
Un peu plus tard nos excursionnistes du dimanche, pas foutu de garder une potion secrète, font halte sur les bords du Rhône. Gérald et Thomas décident d’aller à la pêche pour le ravitaillement (peut-être avec leurs mains ou leurs dents parce que ce n’est pas précisé qu’ils transportent du matériel de pêche) mais on fait confiance à nos deux fiers à bras. D’ailleurs la pêche est miraculeuse. Seulement sur le retour ils sont pris sous un orage et doivent se réfugier dans une sorte d’appentis. Et là qu’est-ce qu’ils trouvent sous un vieux comptoir : des bouteilles d’Hermitage. Alors comme ils ont rien d’autre à faire que picoler en attendant la fin de la pluie, ils descendent une première boutanche puis deux et au bout du troisième cadavre torché, nos deux sacs à vin pic du nez. Mais à ronfler comme des camionneurs ils ont ameuté tout le quartier. Et pas du joli monde.
Ainsi, nos deux soiffards se retrouvent prisonniers d’une bande dirigée par un certain Antoine et se voient enfermés dans une sorte d’écurie crasseuse qui aurait difficilement une étoile sur Trip Survivor.
Nos deux captifs qui sont entassés avec plusieurs autres personnes, vont vite comprendre qu’en fait, ils se trouvent dans un garde-manger et que les provisions et ben en fait, c’est eux. Et qu’en plus comme ils ont bien mariné dans la vinasse, ils seront tendre comme du bœuf bourguignon.
Mais c’est sans compter sur notre ingénieux Gérald, qui a eu le temps avant d’être ligoté comme une rosette Lyonnaise, de dissimuler dans sa bouche un tesson de verre des fameuses bouteilles d’Hermitage, et qui lui servira à couper ses liens. Trop fort.
Les deux copains comme cochon, réussissent à éliminer la bande d’anthropophages (plus d’une vingtaine) et délivrent l’ensemble des prisonniers. Facile.
Je passe les beuveries et partouzes pour célébrer cette victoire, et pour faire court, nous retrouvons donc nos 2 libertins qui ont retrouvé Alex et Marithé.
Retour à la case départ.
Ainsi, les 3 et demi arrivent à proximité de Lyon et constatent une recrudescence de Flamby, nos fameux blobs. C’est alors qu’avant de bifurquer en direction de Clermont, dans le but de retrouver Bernard un chef de groupés qui est une vieille connaissance, ils aperçoivent le vol d’un hélicoptère.
L’hélico qui les a repérés se pose et ils font alors la connaissance de deux militaires disant venir de Suisse.
La suite qui correspond à la deuxième partie est à lire dans « La Mort en Billes ».
Tout comme dans le premier épisode « L’Autoroute Sauvage », nous avons une aventure avec une première partie faite de passages sans grand intérêt au niveau de l’intrigue. On pourrait même penser à du remplissage. Je pense en particulier à l’épisode, assez long d’ailleurs, de la captivité chez les boulotteurs de chaires humaines.
Et puis j’ai trouvé assez peu crédible l’idée que la Suisse aurait été épargnée par la grande pagaille compte tenu de sa neutralité. Il y a un trop grand décalage par rapport au contexte de l’histoire. Du coup, cette invraisemblance ressort un peu comme un deus ex machina.
Enfin, les personnages ne sont pas assez travaillés et souffrent d’une somme de clichés qui les tournent souvent en caricature.
Heureusement, la deuxième partie et surtout les derniers chapitres sont légèrement plus maîtrisés. On a cette fin haletante où le convoi de groupés en direction de Porquerolles subi des attaques incessantes de la gelée en bille. La tension est bien rendue avec le mystère de l’invincibilité de cette gelée, et l’impuissance de nos protagonistes face à ce danger.
Encore une fois, la faiblesse de ce livre tient dans son écriture et dans son histoire qui aurait pu être plus développée.