Polar historique engagé dans le Nord Pas de Calais!
Relu rapidement pour le travail, je trouve toujours ce livre assez impressionnant. Hormis sa structure temporelle enchâssée sur trois niveaux grâce à des retours en arrière et une interview, le vocabulaire et l'histoire sont simples. Compréhensibles par des troisièmes en tout cas. Avec pour résultat d'éclairer une grande partie de l'histoire récente du Nord Pas de Calais.
1988 : Marc, journaliste, va s'entretenir avec Jean Ricouard à propos de sa participation à la Résistance dans le bassin minier.
1963 : Lucien, le fils de Jean Ricouard, après s'être fait insulter de "fils d'assassin" par l'ensemble des élèves de son internat (lycée technique), se suicide.
1943 : Jean Ricouard rentre dans la Résistance, découvre l'amour, etc.
Le livre est assez engagé dans la défense des ouvriers et nous apprend que quelque temps après la Libération, les riches collabos de la riche plaine de Saint Omer ont obtenu la condamnation des pauvres Résistants qui avaient eu le mauvais goût d'exécuter un riche fermier passant son temps à dénoncer toutes les activités clandestines.
La mort n'oublie personne offre ainsi une nouvelle manière de penser cette période troublée de notre histoire - ce qui est vraiment salutaire - et nous change des éternelles rengaines sur les courageux résistants, la France unie dans la victoire et tous les gentils mensonges gaulliens.
C'est donc un excellent roman jeunesse, bien au-dessus d'un Lévy ou autre Musso, ne serait-ce que par sa volonté d'apprendre aux autres et par l'émotion qui prend le lecteur vers la fin du récit. Mais cela reste un roman jeunesse... En effet, il y a des simplifications abusives, comme l'amour entre Jean et Marie, des caractérisations de personnages un peu trop "cliché" (le méchant ne ressemble à rien, la veuve a les traits durs, etc.) et on peut aussi regretter l'absence d'introspection chez Marc, narrateur un peu trop passif à mon goût...
Mais cela reste un livre ambitieux et réussi!