La mort des pauvres et le crime des riches ne font pas de bruit

Ce récit est présenté comme la traduction du « journal » de Fatemeh, jeune iranienne de 15 ans, rédigé les derniers jours précédant sa pendaison. Une centaine de pages à peine pour rendre un dernier hommage à sa tante muette, celle qui a osé aimer dans un pays qui l'interdit. Les phrases sont brèves, les mots simples, on imagine une enfant éperdue, assommée par la douleur, écrire frénétiquement sur les quelques misérables feuilles de papier fournies par un gardien téméraire et généreux aux yeux de miel. Le récit, rythmé par les passages du gardien, raconte comment Fatemeh en est arrivée à croupir dans ce cachot, il raconte le meurtre, la violence, l'opium, la misère, la haine de la femme que l'on cache et que l'on écrase, la toute-puissance des mollahs sur le peuple iranien rossé et bafoué, la persécution de la femme, encore, sans cesse, que l'on cache, soumet, insulte, méprise, humilie, viole, commerce.



Nul ne mérite une mise à mort si atroce, pas même le plus criminel des hommes, et surtout pas ma merveilleuse tante muette dont le seul crime avait été d'avoir osé l'amour. Tantôt je priais Dieu, tantôt je le menaçais : Ah, Dieu, je te tuerai de mes propres mains si jamais tu laisses lapider ma tante. (...)
Misérables humains que les pauvres croyants. (p. 87)


smilla
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le 5 mai 2017

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