Une nouvelle philosophie de l'art.
[Bon, en tant que débutante en la matière je ne m'aventurerai pas dans des analyses détaillées plagiées sur mon vénéré prof de philo.]
La Naissance de la tragédie, première oeuvre de Nietzsche, n'est pas seulement une généalogie de la tragédie. En nous présentant la tragédie comme le fruit de l'union de l'apollinien et du dionysiaque, ces deux pulsions créatrices (grecques), Nietzsche nous révèle les origines mêmes de l'art grec, et plus généralement de l'art tout court : l'apollinien et le dionysiaque sont en effet ces deux pulsions opposées mais complémentaires d'où naît l'art, en rupture avec les philosophies de l'art antérieures considérant ledit art comme la recherche du beau. (Pardon pour toutes ces horribles répétitions !)
La perspective nietzschéenne est extrêmement "originale", et a paru à la novice que je suis convaincante et assez fascinante. Je fus très intriguée par cette emphase pour l'héroïsme tragique grec, par cette accusation de Socrate et Euripide comme les coupables de la décadence de la tragédie, et plus largement les "coupables" de l'avènement du logos. Car La Naissance de la tragédie, c'est toute la philosophie de Nietzsche : éloge du tragique, volonté de transmutation des valeurs et de retour aux origines...
J'avoue ne pas avoir vraiment lu la seconde partie consacrée à Wagner : néanmoins, j'en sais assez pour être marquée par cet essai, et y voir quelque chose d'inédit, et qui s'avérera sans doute précieux pour mes futures études.
Pour finir, petit avertissement : s'il paraît que la traduction de la collection Folio Essais est la meilleure, l'impression est proprement dégueulasse, et ça + le style pompeux de Nietzsche, argh. Au début, j'ai eu du mal.