Publié sur L'homme qui lit :
Je n’avais jamais rien lu de Paul Lynch, bien qu’il ai déjà publié chez Albin Michel en 2014 son premier roman « Un ciel rouge, le matin » (Red sky in morning), que j’avais acheté en édition numérique auprès de son éditeur anglophone (un avantage de lire en anglais, les livres y sont souvent moins chers), mais pas encore lu.
Je débutais donc La neige noire sans aucun a priori, plutôt impatient de me retrouver à déambuler dans le Donegal et de me perdre dans ces grandes plaines d’Irlande, pays que j’ai à coeur de visiter un jour, que j’imagine aussi beau, humide et verdoyant que sur la photographie du bandeau accompagnant le livre.
La famille Kane vit de l’élevage de quelques animaux dans une vieille ferme isolée, au milieu d’un grand terrain escarpé. Avant de revenir vivre avec son épouse et leur fils sur la terre de ses ancêtres, Barnabas Kane faisait partie de ces milliers d’immigrés irlandais partis tenter l’aventure américaine, construisant toujours plus haut ces immeubles new-yorkais qui chatouillent les nuages.
Son employé et vieil ami meurt alors qu’un mystérieux incendie détruit la grange attenante à la ferme, anéantissant par la même occasion tout son élevage, tandis que Barnabas échappe de peu au même sort, tiré des fumées par un voisin venu apporter son aide.
Après ce drame, qui bouleversa sa famille et le village, rien ne sera plus jamais pareil dans la vie de la famille Kane. De malheur en déception, affrontant l’hostilité toujours plus grande de ces habitants historiques les considérants comme des étrangers, Barnabas devra faire face à des choix décisifs pour tenter d’en sortir la tête haute.
La neige noire est un roman sans concession, au rythme langoureux et à l’écriture d’une rare poésie. J’ai été subjugué par le style, la beauté des phrases, cette façon de décrire les paysages, les émotions. L’histoire est aussi belle que sombre, et c’est le coeur serré que l’on en referme les dernières pages. A n’en pas douter, Paul Lynch est un auteur qui a trouvé son style, et je ne manquerai pas de rattraper mon retard en lisant son précédent roman, tout en surveillant ses prochaines parutions.