Pour les partisans du discours "c'était mieux avant", ce genre de témoignage doit les renforcer dans leurs certitudes...
A l'époque de Signoret - Montand - Costa-Gavras..., on avait des stars de cinéma d'une autre envergure qu'aujourd'hui : du genre à avoir un avis sur les grandes questions sociétales et internationales, à s'engager politiquement, à rencontrer les décideurs... et à écrire des mémoires remarquables, à l'image de "La nostalgie n'est plus ce qu'elle était".
L'époque était certes différente, beaucoup moins individualiste, et les idéologies avaient encore un sens...
Sorte d'autobiographie sous forme d'entretien avec questions-réponses, le livre de Simone Signoret se révèle extrêmement dense, souvent passionnant, et constamment enrichissant, car on voyage énormément (de la France de l'Occupation à l'URSS de Khrouchtchev, en passant par le Hollywood des sixties), en croisant au passage quelques figures mythiques du septième art (Clouzot, Jacques Becker, Marylin Monroe...)
Seul bémol, l'impression un peu fatigante que l'auteur passe son temps à se justifier dans certains chapitres, mais j'imagine c'est l'exercice qui veut ça.