Oui, on papote beaucoup dans ce livre.
La première moitié m'a un peu ennuyé, en tant qu'occidental, car il y est beaucoup question de détails qu'adorerait peut-être un lecteur japonais, mais qui sont quelque peu abscons pour une personne n'ayant pas connaissance de toutes les écritures japonaises, des sorte de thé japonais, et des gâteaux à thé japonais.

Pourtant on continue la lecture car il y a quelque chose d'émouvant dans l'histoire de Hatoko, une jeune japonaise de 25 ans, surnommée Poppo, qui revient à Kamakura, sur la côte près de Tokyo, reprendre la papeterie tenue par l'Ainée, sa grand-mère qui vient de décéder. Surtout que l'Ainée était aussi écrivain public et avait formé Poppo pendant toute son enfance à cette discipline exigeante, basée sur un connaissance parfaite de la calligraphie japonaise. Mais Poppo, excédée qu'on lui vole sa jeunesse, avait claqué la porte et s’était enfuie à l'étranger. Elle vient donc de finalement revenir reprendre la papeterie, car c'est la seule chose qu'elle sait faire, mais il est trop tard pour mieux connaitre l'Ainée disparue, à la personnalité écrasante.

Poppo se sort avec brio de chaque mission, et celles-ci sont très exigeantes : on lui donne le destinataire, le motif de la lettre, quelques éléments de contexte, et c'est à elle d'inventer le texte, le type de support et le style de calligraphie, qui par leurs symboles comptent autant que le contenu, puis de poster la lettre sans que son demandeur ne la voie.

En parallèle à ces tranches de vie toutes plus émouvantes les unes que les autres, se joue le mystère du personnage de Poppo elle-même, dont le père est inconnu, dont la mère a mystérieusement disparu, élevée par une Ainée autoritaire, dont on découvre par 113 lettres envoyées à une ame-soeur en Italie, qu'elle cachait en fait une immense humanité.

Poppo, toute absorbée dans sa mission d'aider les gens dans le désarroi par une simple lettre, mais :
- qui elle-même ne trouve pas son équilibre, sauf peut-être à la fin du livre,
- qui n'aura écrit aucune lettre à sa grand-mère nourricière l'Ainée, sauf peut-être à la fin du livre,
- qui ne rencontrera jamais l'amour, sauf peut-être à la fin du livre.

ChrisLausanne
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le 1 févr. 2022

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