Meilleur que le premier tome

Je trouve ce tome 2 plus aboutit et meilleur que le premier. J'ai été plusieurs fois surprise de la tournure que l'histoire prenait, le scénario n'est pas téléphoné et c'est agréable.
Contrairement au premier tome (La Parabole du Semeur) il y a ici plusieurs voix, c'est la fille de Lauren, l'héroïne du 1, qui trouve ses journaux intimes et qui nous sélectionne des passages en les introduisant. J'aurai aimé qu'il y aie encore plus de voix différentes, de mémoires, mais l'histoire nous tient tout de même en haleine jusqu'à la fin de ces 600 pages.
Le 1er qui était du post-apo à l'état brut, la survie, la route, les villes à feux et à sang, ici une vraie dimension SF est ajoutée, avec des machines d'avancées technologiques, des histoires de voyages dans l'espace, et de la bonne grosse dystopie, avec un Etat autoritaire ultra-catho qui s'installe en rétablissant des lois fascistes, tout ça toujours sur ce fond post-apo hyper dark.
Alors oui c'est très intense et violent.
Le personnage principal, Lauren Olamina, est très ambigu, on ne sait pas trop si l'aimer ou pas, elle est badass certes mais on arrive pas vraiment à cerner si c'est une grosse manipulatrice égocentrique et complètement mégalo ou si c'est une altruiste avide de partager ses savoirs et de venir en aide aux autres. J'aime bien les personnages complexes où on ne sait pas trop sur quel pied danser. Encore une fois, ce personnage est beaucoup plus aboutit que dans le 1.

Pour les côté négatif, comme les autres livres d'Octavia Butler que j'ai pu lire, elle a toujours un sacré problème avec les différences d'âge hallucinantes et un peu gênantes dans les couples. Et aussi j'ai pas trop compris pourquoi la fille de Lauren blâme trop sa mère d'être une mauvaise mère (en gros) et que son père est un saint, ça avait pas trop de sens et ça m'a un peu saoulé.

Globalement c'est une histoire qui happe très vite et qu'on a quasi envie de lire d'une traite pour connaître la fin, avec des personnages de femmes fortes, de la sororité et une dénonciation du racisme, de l'esclavage et du patriarcat.