C’est l’histoire d’une renaissance... Elle débute à la suite d’un accident anodin : un jour, Simon, psychanalyste, casse son bol de porcelaine accidentellement, sauf que ce bol, on le découvrira plus tard, est celui de son ami Mathieu et cela entraîne une fracture dans son existence. Cette petite faute anodine aura de grandes conséquences dans la vie de Simon. Il décide de fuir sa jeunesse et « réparer sa vie. » Lui qui écoute les autres, a besoin d'être écouté, car QUI l'écoute réellement ? Il part au Japon, sur les îles de Yaeyama (îles situées au sud-ouest du Japon), et il va s’installer chez Monsieur et Madame Itô avec qui il va se lier d’amitié. Si l’épouse maîtrise très bien le français, ce n’est pas le cas de son mari mais Simon et lui vont apprendre à se comprendre et à s’apprécier. M. Itô répare les choses cassées, avec cette tradition du « kintsugi », c'est-à-dire magnifier ce qui a été cassé avec de la poudre d’or et une laque pour lui assurer une nouvelle existence. Lors de ce voyage, Simon va se livrer aux autres plus que d’habitude pour qu’il sorte de sa zone de turbulences, où son passé se rappelle à lui. En résumé : "La rencontre avec soi passe par la rencontre de l'autre".
C’est un beau texte poétique, bouleversant, accessible, délicieux, plein de sérénité, d’empathie, de tendresse, de délicatesse, de détente et dépaysement avec une très belle description des paysages et des coutumes japonaises. Qu'est parti chercher Simon au Japon ? Lors d'un entretien à La Grande Librairie, Jeanne Benameur surprend : Simon est parti au Japon pour ne rien y chercher (Source : https://www.youtube.com/watch?v=CBrBvCKJlTg) au lieu de chercher quelque chose. La patience des traces célèbre la jeunesse, l’amitié, la reconstruction, le voyage, les rencontres à travers une écriture simple et concise, car Jeanne Benameur exprime beaucoup de sentiments et d'émotions en peu de mots. Il faut prendre son temps pour lire et apprécier la beauté de sa plume comme ce magnifique dernier paragraphe : « Il n’y a pas d’autre façon de conquérir, un à un, chaque instant d’âme. Et d’éclairer, un peu, chaque fois, l’obscur de notre vie. »