Fais Graff à toi !
Un livre prenant, divertissant, et intéressant. Perez-Reverte a réussit à me capter avec son enquête genre chasse à l'homme, à poursuivre d'un pays à l'autre un graffeur ultra connu, charismatique,...
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le 29 oct. 2014
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L’idée n’est pas mauvaise ; peut-être montre-t-elle un peu trop son envie de capter un peu de l’air du temps, mais l’élan du livre ne sonne pas trop artificiel. Car oui, ce n’est pas une mauvaise idée que de plonger dans un petit monde de graffiti et de street art, surtout en rapport avec le monde des beaux arts ou celui des interventions publiques très médiatiques. Et oui, une fois encore, l’idée fonctionne certainement mieux en inventant une légende du graffiti espagnol, ce franc-tireur au génie graphique, aux exploits incroyables, aux slogans joliment alter & anti-système. Cela sent un peu le procédé brut pour soutenir le livre, imaginer une poursuite du héros Sniper à qui on veut proposer un gros contrat de livre d’art, mais pourquoi pas, le trajet n’est pas désagréble. Pérez-Reverte nous guide ainsi dans plusieurs villes européennes pour évoquer le graffiti et les petites écoles locales, glissent des pensées sur l’introduction du tag & du graff dans les galeries, au main des chercheurs de valeurs & de plus-values à base d’art. C’est plutôt intelligent, assez distrayant, fluide dans sa lecture ; mais l’équilibre assez instable, si l’on y songe, surtout dans l’envie d’instiller de l’intrigue pour faire avancer le roman. Une fois le franc-tireur découvert, les réflexions sur la place du street art dans les Beaux Arts se sont plus diluées, ou plus répétitives, et l’accent glisse vers des questions de responsabilité, de role-model ; c’est certes plutôt pertinent, mais semble aussi légèrement étriqué à sa manière. Et le côté étriqué du roman frappe particulièrement dans ces dernières pages, quand il glisse vers une simple quête de revanche. C’est triste à dire, mais cette revanche sonne d’une échelle trop petite après l’élan ample des premières pages, et n’offre pas grand chose des grands déchaînements propres aux maîtres de la revanche (Tarantino en tête, par exemple). Les motivations de la revanche ne frappent pas beaucoup, laissant un goût assez amer quant au projet du livre : plongée enthousiaste dans les problématiques du graffiti, simplement dénouée par un mince fil de revanche personnelle pour une ancienne âme soeur, dont on ressent peu la douleur intérieure… Dommage, dommage…
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Créée
le 12 sept. 2015
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