Le père Barbeau, fermier qui ne vit pas dans le besoin, devient la papa de deux bessons, traduction rien à voir avec notre réalisateur national qui pond des navets à l'international car ici on parle de jumeaux, qui portent les noms de Landry et de Sylvinet... Autant Landry va savoir, sans pour autant perdre de son amour fraternel, s'affranchir de sa gémellité, autant Sylvinet va conserver une véritable dépendance affective envers son frère... Dépendance qui va se teinter de haine et de colère lors de l'apparition de la Petite Fadette, jeune fille dont les allures de garçon manqué qui la rendent supposément laide, une répartie cinglante ainsi qu'une réputation de sorcellerie la font mal voir par les gens du coin, et de laquelle Landry va tomber amoureux...
Deuxième roman que je lis de la "Bonne Dame du Nohant" après La Mare au Diable, autant La Mare au Diable était un roman champêtre qui n'avait pas d'autres objectifs que de nous représenter de manière fraîche et optimiste le monde paysan, autant La Petite Fadette se révèle nettement plus complexe. Certes ce roman est aussi frais et optimiste, mais il y a une sorte de complexité qui le fait se distinguer. Complexité dans ce portrait d'une jeune fille intelligente et très débrouillarde, dans ce portrait d'une histoire d'amour, non plutôt de deux histoires d'amour,
non plutôt en fait de trois histoires d'amour,
qui trouve son point culminant dans les toutes dernières pages surprenantes du livre donnant vraiment une richesse inattendue, du point psychologique, à l'oeuvre. Et on est loin d'oublier cela une fois le livre refermé...