Lu en Avril 2021. Édition stock. 6/10
Mon premier Claudel, lu sur les conseils de ma copine et sa maman.
Il faut bien avouer que c'est mignon. Le vieux papy boat-people, tout juste débarqué comme réfugié de guerre et qui emporte avec lui sa petite fille orpheline de ses parents… directement il y a une compassion qui se créée. De plus, il a la chance de faire la connaissance d’un homme aussi attachant que lui, « Bark », un gros homme veuf, qui deviendra son meilleur ami.
La relation d’amour qu’entretient Monsieur Linh avec sa fille et la puissante amitié qu’il entretient avec Bark sont deux très belles histoires, avec un véritable potentiel émouvant. De plus, la focalisation zéro du personnage qui lui même ne dit pas un mot est une bonne idée pour faire place à l’observation, à la description.
Malheureusement, le style simple voire simpliste, et la brièveté de l’œuvre ne m’ont pas aidé à m’intéresser aux pérégrinations qui nous sont narrées. Certes, la concision du style peut être une qualité comme chez Camus, mais ici c’est une histoire sentimentale qu’on nous raconte, la sauce n’a donc pas pris.
En fait, j’ai eu du mal à cerner les intentions de l’auteur, et la simple gentillesse des personnages, couplée à la fin tragique (ou presque) me laissent un peu sur ma faim. J’ai certes eu peur lors de l’accident, j’ai été ému, ce qui prouve que ce professeur d’écriture scénaristique sait mener sa barque. Mais clairement il manquait quelque chose dans le style, c’était trop plat pour me transporter, tout comme c’était insuffisant plus tôt, lors de la fuite de l’asile. Asile d’ailleurs, qui me semble peu crédible et sortir de nulle part…
En bref, c’est une lecture d’œuvre contemporaine qui m’apparaît de nouveau « gentille » avec toutes les connotations positives et négatives qui vont avec. A voir peut-être dans une œuvre plus consistante comme Le rapport de Brodeck qui j’espère s’avérera plus ambitieuse qu’un simple divertissement, qui ne me laissera pas à la fois satisfait, et déçu.