Dans les années 1830, Hans Christian Andersen est considéré comme membre de la famille Collin, Jonas Collin lui servant de père et Edward Collin lui tenant lieu de frère. Cependant, Andersen tomba amoureux du fils Edward Collin, mais celui-ci fut dans l'incapacité de lui rendre son amour. Devant ce refus, graduellement Andersen tombe amoureux de la fille cadette Louise Collin qui devient une jeune fille.
Hans Christian Andersen avait tendance à s’enticher de personnes d’un milieu social favorisé, que ce soit des femmes ou des hommes. Ce genre d’amours impossibles étaient dans l’air du temps à l’époque romantique. Il avait certainement des côtés homosexuels, mais il était surtout un peu asexué ce brave Andersen et n’avait jamais touché ni homme, ni femme.
Heureusement, l'écrivain a pris le goût des voyages, ce qui le détourne de problèmes sentimentaux avec la famille Collin.
En 1837, sort Den Lille Havfrue (La Petite Sirène chez nous). En plus de contenir une morale, le récit est aussi une extrapolation de la propre vie de l’auteur sur le thème de l’indifférence. Le beau prince qui ne comprend pas que la petite sirène est follement amoureuse de lui (car elle est muette), a été interprété comme la situation d’isolement sentimental à laquelle Andersen se sentait relégué, à cause, de son homosexualité. Rappelons aussi que le conte de fées est sorti quelques mois après le mariage de son ami Edward Collin, en 1836.
En plus de la métaphore d’un amour non-réciproque, on peut y voir un renoncement à l'amour impossible et interdit pour gagner le Paradis chrétien.
La petite sirène apprend que l’âme des humains est éternelle et décide de se rendre chez la sorcière pour obtenir des jambes afin de pouvoir, elle aussi, acquérir cette faculté en épousant un humain. La petite sirène se fait couper la langue par la sorcière et la création de ses jambes est si douloureuse que chaque pas lui donne l’impression d’être transpercée par des couteaux.
Cependant, le prince s’éprend d’une autre femme, et décide de l’épouser. La petite sirène se sait alors condamnée à avoir le cœur brisé, au sens propre du terme, et à être transformée en écume de mer. Dans un élan de désespoir, poussée par ses sœurs, la jeune femme décide de poignarder le prince, son seul moyen de briser sa malédiction et de redevenir une sirène. Mais au dernier moment, la petite sirène décide de l’épargner. Alors qu’elle se jette dans la mer, prête à accepter son sort, elle rejoint un paradis métaphorique en récompense de sa bonne action.
Pas de grande histoire d’amour, mais le portrait d’une jeune femme qui idéalise son futur et sacrifie tout pour y arriver, sans prendre en compte les mises en garde. Ce n’est pas non plus son amour pour le prince qui la pousse à quitter l’océan, mais son désir d’être immortelle.
Den Lille Havfrue est un conte d’une trentaine de pages qui propose plusieurs grilles de lecture, parfait pour les jeunes lecteurs. Un conte presque autobiographique de son auteur Hans Christian Anderson qui laissera quelques lettre pour son ami Edward Collin :
Je te désire comme si tu étais une belle jeune fille de Calabre, mes sentiments envers toi sont ceux d’une femme. La féminité de ma nature et de notre amitié, comme ses mystères, ne doivent pas être interprétés.