Quand on est au collège, la littérature, c'est un peu chiant. J'ai jamais aimé qu'on m'impose des trucs, surtout des bouquins, et je crois que tous les gosses sont un peu comme ça. Faut alors reconnaitre qu'être prof de français, donner envie de lire aux gamins avec un programme plus ou moins imposé, ça doit pas être facile tous les jours. Faut même avoir un sens de la pédagogie sacrément développé pour y parvenir.


Je suis en quatrième, Mme Banquart ouvre une session thématique pour le mois : la science fiction. Elle nous laisse le choix en nous proposant de piocher le livre qui nous parle le plus parmi cinq ou six ouvrages, excellente initiative. La Planète des Singes m'attire tout de suite. Je me souviens du film, sûrement vu d'un oeil distrait en compagnie de mes grands parents un dimanche après midi pluvieux, et en particulier cette fin, ce dernier plan gravé dans ma mémoire comme dans celle de milliers d'autres spectateurs. Je suis happé par le livre dès les premières pages. Le style est simple, l'histoire intriguante et le fond, ce questionnement sur la nature humaine alors que tout ce qui m'intéressait était de savoir si oui ou non Sacha allait obtenir le prochain badge d'arène, me laisse pensif. C'est sans aucun doute la première fois qu'un livre me fait un tel effet au point de le finir dans la voiture, accompagnant ma mère pour aller faire les courses. Ce final... 15 ans après, je le relis avec une émotion intacte.


Si aujourd'hui, je suis passionné par la science fiction, c'est grâce à La Planète des Singes. Si je défends à qui veut l'entendre, ou non, que la SF est un genre majeur, un genre qui, sous couvert de divertissement, interroge la nature humaine, ses failles et ses forces, son avenir et son passé, c'est grâce à Pierre Boule. Et si j'ai pris le goût de la lecture, c'est grâce à Madame Banquart. Il est facile de faire aimer la littérature à un gosse, mais il faut taper juste, connaitre ses goûts et lui proposer des oeuvres intelligentes, agréables, amusantes. Vous avez un enfant ? Faites lui lire La Planète des Singes.

obben
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 2 mars 2020

Critique lue 503 fois

10 j'aime

1 commentaire

obben

Écrit par

Critique lue 503 fois

10
1

D'autres avis sur La Planète des singes

La Planète des singes
Pravda
8

A singer l'homme, le singe omit l'âme.

« La planète des singes » est surement l’un des récits de science-fiction les plus connus de par ses nombreuses adaptations cinématographiques ou télévisuelles, mais j’ai préféré commencer par le...

le 23 mai 2013

59 j'aime

7

La Planète des singes
Kenshin
9

Une bonne histoire n'est rien sans une bonne fin.

Or La planète des singes de Pierre Boulle, offre un récit captivant et une fin toute en finesse. Judicieusement découpé en trois parties, le livre nous empêche avec brio de le reposer trop longtemps...

le 6 sept. 2011

26 j'aime

12

La Planète des singes
MarlBourreau
8

Malin comme un singe.

En 1963, Pierre Boulle, un français bien de chez nous, accouchait d'une oeuvre majeure de la SF : La planète des Singes. Que vous ayez vu l'excellent film de 1968 avec Charlton Heston, celui de...

le 5 oct. 2014

18 j'aime

Du même critique

M le maudit
obben
10

Predator

Après une douzaine de longs métrages muets dont les reconnus Mabuse le joueur, les Nibelungen ou encore la superproduction Metropolis, Fritz Lang s'attaque au cinéma sonore en 1931. Avec M - Eine...

le 18 avr. 2012

96 j'aime

11

Une femme sous influence
obben
9

Desperate housewife

De Cassavetes, je n'avais vu que Shadows et Faces, deux films qui, s'ils étaient notables pour leur vivacité et leur authenticité, m'avaient tout de même perdu en route par leur côté bordélique (en...

le 8 avr. 2013

65 j'aime

10

A Serious Man
obben
8

Why so serious ?

Dés les premières minutes d'A Serious Man, les frères Coen développent un univers délirant, mélange de tradition (l'introduction en apologue sans morale), de révolution culturelle et de rock...

le 24 mars 2012

61 j'aime

3