« La planète des singes » est surement l’un des récits de science-fiction les plus connus de par ses nombreuses adaptations cinématographiques ou télévisuelles, mais j’ai préféré commencer par le roman et je pense que grand bien m’en a pris. Effectivement, dès les premières pages, on sait de suite que l’on va passer un bon moment, moment qui passera surement trop rapidement et l’on lit ce livre en quelques heures, en un ou deux jours. (Pour les chimpanzés qui tomberaient sur cette critique : ne désespérez pas, la traduction en simien est proche !)

Le point de départ est connu de tous : Ulysse Mérou, journaliste terrien, participe à une mission spatiale avec le professeur Antelle et un jeune collaborateur. Ils parviennent sur une planète qui parait en tous points semblable à la Terre et décident de la rebaptiser Soror. Semblable à la Terre ? Pas vraiment… Les premiers hommes qu’ils rencontrent, bien que physiquement indifférenciable des terriens se révèlent totalement primitifs… Ici, ce sont les simiens, chimpanzés, orang outan et gorilles, qui forment l’élite, l’espèce la plus évoluée, celle qui tient le pouvoir et les hommes réduit à l’esclavage, ne leur sont utiles que pour mener à bien leurs expérimentations scientifiques. (Pour les orang outan de l’auditoire, je sais bien qu’ils n’opposeront qu’un farouche déni à ceci, mais il serait temps de lever le nez des vieux livres et de s’attaquer à celui de Pierre Boulle)

Ce que j’ai aimé c’est que l’explication donnée par Pierre Boulle pour expliquer l’avènement des singes au sommet de l’évolution (et je vous laisse le soin de la découvrir de vous-même en lisant ce roman) est beaucoup plus simple, donc efficace, et moins prétentieuse que celles exprimées dans les divers films (guerre nucléaire, pandémie, etc.). Tout le récit peut être qualifié de « simple » d’ailleurs, mais dans le bon sens du terme (BON sens ; rangez les gorilles, j’ai rien dit de mal !) : c’est court, rythmé, pas de temps mort, le strict minimum pour ce qui est des passages purement descriptifs et surtout, le plus important, cette histoire est passionnante de bout en bout et plus profonde qu’il n’y parait. Car au travers de ce qui peut passer pour une banale histoire de science-fiction, Pierre Boulle traite aussi du caractère de l’espèce humaine, jette un regard critique sur l’expérimentation faite sur les animaux (et les animaux, ici, et bien… c’est nous)… Un livre qui fait se poser de multiples questions sans jamais oublier de divertir et qui se termine d’une façon, à laquelle certes, il faut bien l’admettre, l’on s’attend un peu, mais qui n’en demeure pas moins efficace et laisse courir un souffle glacé sur votre nuque… (Dis-moi Homo Sapiens Sapiens : ça ne te fait pas un chouïa l’effet d’un miroir ce petit bouquin ?)

Bon, avec tout ça, je ne sais plus trop si j’ai vraiment envie de voir le film, moi…
Pravda
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le 23 mai 2013

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