Une idée sans conteste très originale, sur le fond, rien à dire.
Sur la forme, j'ai découvert un style un peu trop lapidaire pour moi, et chose que je regrette dès que le cas se présente, un dénouement beaucoup trop précipité et sans surprise (d'autant que j'avais senti venir le twist final depuis un bon moment).
Ce best-seller de SF me semble très représentatif d'une époque, qui apparaît un peu surannée à la néophyte que je suis dans le domaine.
Je peux dire que je me suis plus attachée aux personnages qu'à l'intrigue. Sans doute parce que j'ai été gênée par ce que je qualifie d'incohérences. Exemples : nos explorateurs baptisent la planète des singes Soror et ce nom n'est jamais remis en question dans le roman, même lorsque notre héros a pris langue avec les autochtones, l'un d'eux et pas des moindres - Cornélius - allant même jusqu'à réutiliser ce nom pour parler de sa planète natale ; de même, la religion est étonnement absente de la société simienne et pourtant, un singe scientifique s'exclame "par le diable !" ; enfin, la référence antique des singes, évoquant irrésistiblement Aristote, se nommait... Haristas.
En fait, si ce bref roman est plutôt agréable à découvrir, je crois que ce qui m'a le plus gênée (voire agacée), c'est que Soror soit l'exacte réplique de la Terre. Je sais que les singes sont les rois de l'imitation et qu'ils ont tout pompé aux humains mais j'aurais voulu de plus grandes différences entre les deux civilisations. Or, ici, mêmes avions, voitures, télévisions, auditoriums, œuvres d'art, zoos, redingotes, fusils, chapeaux et j'en passe, vous me suivez ? Et j'ai le sentiment que je ne suis pas la seule à avoir soupiré après plus de contrastes entre humains et singes puisque, à en croire les très nombreuses adaptations, les réalisateurs s'en sont donnés à cœur joie.
Je suis quand même satisfaite d'avoir découvert ce grand classique.