Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne… Nous ne sommes pas dans un conte de Charles Perrault, mais dans une fable imagée sur la seconde guerre mondiale en France, la déportation et les camps de la mort.
Avec la distanciation, et même la poésie, que permet le conte, tout est dit en ces cent vingt et quelques pages : l’antisémitisme, la cruauté et l’innommable, la résistance de quelques héros malgré eux, les étincelles d’humanité dans un océan de désespoir et d’anéantissement, la volonté de croire et de s’accrocher comme à une bouée de sauvetage à ce que l’homme peut avoir de coeur, parfois, malgré tout.
Non sans ironie ni amertume, l’auteur touche ici à la disparition de son grand-père et de son père dans les camps d’extermination nazis et fait référence en appendice à des personnages réels, dont la mention brève et sèche ajoute à l’émotion concentrée dans la morale de l’histoire.
Ce petit bijou de livre est une fleur poussée sur un tas de ruines quelque part dans notre mémoire, un récit singulier qui s’attache à ce qui semble à la fois si incongru et si merveilleux pour les survivants : l’espoir et l’amour. La vie continue, et il convient de la préserver comme l’on protégerait du vent la flamme d’une chandelle. Coup de coeur.
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