Un bijou
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La Plus que vive est indéniablement un livre sur le deuil, un livre de deuil, une part entière d'un deuil que doit effectuer l'auteur suite à la mort de la femme qu'il aimait. C'est un livre brut, écrit peu après la mort de Ghislaine, femme dont on apprend surtout qu'elle aimait rire, aimer et vivre. Elle était libre et bornée, prête à tout pour les gens qu'elle aimait, notamment à trouver rien que cinq minutes pour se balader avec l'auteur dans un bois, balades qui enchantaient Bobin et comptaient beaucoup pour lui.
Il parle avec affection et amour d'une femme qui semble encore vivante, plus que vivante. Bobin parle presque uniquement au présent, comme pour maintenir vivace le souvenir de Ghislaine, tout en racontant des événements passés et, parfois, presque insignifiants, importants uniquement dans la mesure où ils ont été vécus par eux deux. Ce sont à vrai dire surtout des impressions, des sensations relatives à l'amour, comme le très beau chapitre sur la jalousie et un autre à propos du manque.
Bobin le décrit très bien : c'est grâce à elle qu'il est venu au monde, qu'il s'est découvert et, depuis sa mort, il le précise souvent, il n'est pas triste, mais il a conservé la manière de voir que lui a enseigné sa relation. Mais ce deuil le marque évidemment : il semble avoir cessé d'apprendre : il avance tant bien que mal dans cette existence de laquelle Ghislaine n'a pas totalement disparu ; et ce livre est une preuve supplémentaire de la force de l'écriture dans la création et la perpétuation de la mémoire. Ghislaine n'est pas morte, puisque ce livre.
J'ai beaucoup aimé le style de Bobin, brut et "pur", beau tout simplemment, comme Ghislaine. Il donne à voir une femme aimante par-dessus tout. Il m'a fait découvrir des œuvres, notamment le Requiem de Fauré que j'ai adoré. Ce n'est pas n'importe quel livre sur l'amour et sur le deuil, c'est un livre à part, un livre au présent, un livre de vivant.
"[...] ta manière libre d'être libre, ta manière amoureuse d'aimer, oh Ghislaine, que c'est étroit un cercueil pour contenir tellement de choses, à croire que rien n'est vrai de cette mort, à croire que tu as encore inventé quelque farce, comme on dit des enfants terribles [...]."
Créée
le 5 nov. 2022
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