Voici un roman court qui offre l'avantage appréciable de valider de nombreux challenges de lecture, futé !
Plus sérieusement, "La porte étroite" est - si on en croit l'évangile - le choix délibéré de ne pas céder à la facilité, à la séduction du péché ; c'est le choix conscient et volontaire de la Vertu.
Jérôme, le narrateur, et Alissa, sa cousine, s'aiment depuis l'enfance et leur avenir heureux semble tracé. C'est sans compter sur Juliette, soeur d'Alissa et donc autre cousine de Jérôme, dont on découvre qu'elle aime aussi Jérôme. de ce triangle amoureux à la "Je t'aime, moi non plus", il ressort un mariage arrangé et fécond pour Juliette, et une relation amoureuse complexe pour Jérôme et Alissa. Au fil des ans, Alissa semble en effet fuir l'engagement matrimonial projeté de longue date et se campe dans une posture de sacrifice et de renoncement, tout en cherchant à atteindre la sainteté dans l'amour, prétendant à une supériorité qui exclut de plus en plus la consommation de cet amour.
Jérôme fait part dans son récit des aléas de sa passion et André Gide donne aussi la parole à Alissa à travers ses lettres et son journal.
Comme c'est souvent le cas avec les amours éthérées et compliquées - pour ne pas dire exaltées ou hystériques, j'ai été peu touchée par ce drame sentimental et même si la plume de Gide donne du relief à l'ensemble, je ne me suis pas attachée aux personnages et j'ai ressenti très peu d'empathie, même face au drame.