La princesse de Clèves a juré fidélité à son époux, mais ses sentiments vont au duc de Nemours ; lourd dilemme que celui de choisir entre fidélité et tentation. Cette simple phrase se suffit à elle-même pour résumer le contenu de La princesse de Clèves, classique de la littérature française publié anonymement en 1678 – l’identité de son auteure, Madame de Lafayette, n’ayant été révélée que plus tardivement.
Incontestable succès littéraire, comme en témoignent les 210 éditions différentes recensées jusqu’à ce jour, La princesse de Clèves est un roman omniprésent dans notre culture et qui trouve sa place dans les programmes de l’éducation nationale. La popularité de l’œuvre est telle qu’elle s’est même retrouvée au centre d’une polémique lors de la campagne de Nicolas Sarkozy visant sa réélection à la présidence de la République, ce dernier ayant ironisé sur sa présence au programme de l’oral du concours d’attaché d’administration.
Mais en dehors de toute autre considération, qu’en est-il des qualités littéraires du récit ? Et bien une telle réputation ne saurait être usurpée et il va de soi qu’elles sont au rendez-vous. Hormis une première partie – le roman en comporte quatre – un brin didactique où Madame de Lafayette situe l’action (les dernières années du règne d’Henri II) et expose par le menu le contexte de l’époque et la composition de la Cour des Valois, l’ouvrage est des plus plaisants et des plus captivants. Il ne faut bien sûr, pour pouvoir apprécier l’œuvre à sa juste valeur, pas être allergique aux constructions et au vocabulaire de l’époque, mais comme j’en suis personnellement très friand, ce ne fut en aucun cas un souci pour moi. Bien au contraire ! Je me suis régalé du charme désuet de la langue, des mœurs d’un autre temps qui y sont exposées et des violentes inclinations du personnage éponyme.
Un roman qui a toute sa place dans ma collection des classiques de la littérature française.