Plus ça va plus les volumes d'A la Recherche du Temps perdus me sont pénibles à lire. Ici avec la Prisonnière, on atteint le moment où je trouve ça grave ennuyant, mais je me dis qu'il y a plus que deux volumes du coup je m'accroche.
Les 525 pages du roman pourraient se résumer en une phrase : le narrateur est jaloux d'Albertine. (Son résumé wikipédia faisait d'ailleurs 4 lignes avant que je passe dessus.) Du coup Proust décline une histoire de jalousie, assez identique a celle qui était ébauchée à la fin de Sodome et Gomorre. Le narrateur ne se sent amoureux que lorsqu'il est jaloux : il fait suivre Albertine, soupçonne toute les filles qu'elle peut croiser et celle-ci passe son temps à mentir ou à ne pas être franche. Il se dit qu'il va la plaquer, mais chaque séparation lui donne de nouveau envie d'être avec elle. Ça aurait pu tenir en cinquante voire en une centaine de page mais ça en fait plus de cinq cent. Le fait que, plus trop jaloux, je n'ai jamais vraiment vécu une relation comme celle-ci fait aussi parti de mon peu d'intérêt pour le roman. (Après tout Proust dit lui-même que notre vécu fait beaucoup dans l'appréciation d'une oeuvre et je ne vais pas le contredire.)
Après, le roman est coupé en son milieu par toute une partie d'une centaine de page autour d'une soirée chez les Verdurin. Pour le coup, ce sont les personnages que je haïssais dans les romans précédent qui me fournissent, ici, une bouffée d'air salutaire. Alors, oui, ils sont détestables mais pour le coup, les voir se prendre le bec avec le Baron Charlus, qui lui même en prend pour son grade était finalement le meilleur moment de ma lecture dans un récit qui fait du surplace.
Après, j'ai l'impression que cette redondance est lié au fait que le livre n'était pas fini et qu'il est possible que Proust allait réarranger l'ordre de son roman, mais j'y crois moyennement étant donné la propension du romancier, au contraire, à en rajouter. Du reste, cela rend un livre étrange où l'on apprend et l'on nous décrit la mort de certains personnages, pour les revoir bien vivants quelques pages plus tard.
Seule respiration, des moments de tendresse, véritables entre le narrateur et Albertine (lorsqu'elle dort) et de très très bons moments d'écritures, qui sont les seuls moment où je me suis raccroché à la barque.