La Prophétie des Andes par Lou Knox

Ok. Je suis le premier à me surprendre hein, c'est pas du tout le genre de priorités que je donne à mes lectures mais je crois qu'après avoir fait un tour plus qu'immense dans ce que propose la littérature en terme de comportements humains et de domination américaine, j'étais prêt.

Prêt à ouvrir ce pan un brin spirituel auquel je suis confronté malgré moi chaque jour ; armé de mes avis tranchés, de mon oeil au sourcil survolté et taquin et le verbe acéré, par peur ou par incompréhension, j'en sais foutre rien. Il n'empêche que.

La Prophétie des Andes. J'imagine que ça apporte à la spiritualité à peu près autant que ce qu'apporte Angèle aux féminismes ; une entrée en matière mignonne sans avoir besoin d'un sacré level pour biter quoique ce soit.

(je me moque pas minou, je trouve ça bien, autant emprunter les portes accessibles quand elles sont ouvertes, non ?)

Je m'étais imaginé que ce livre n'était pas une fiction, j'ai donc été surpris de tomber sur un roman d'aventures digne d'un téléfilm de dimanche après-midi sur M6 dans les années 90 (si si, ceux qu'on se fardaient après le vacherin de la grand mère en attendant que Disney Parade commence, puis qu'on aille se coucher - école oblige - après avoir maté Ça Cartoon).

Pour ceux qui ont eu la chance de passer à côté de ces merveilles, le téléfilm d'aventures M6 de dimanche après midi c'est ; une intrigue complètement pétée et tournée par des réalisateurs sous pseudo et un casting d'acteurs éphémères qu'on a préféré remercier malgré un talent certain pour le surjeu et l'émotion faciale assez abstraite.

La Prophétie des Andes, c'est ça. Une part de mystère, de l'action bancale et complètement foutraque (les héros poursuivis par des Jeeps en pleine pampa péruvienne qui se retrouvent à escalader sur 100m - 100m putain !!! pour leur échapper, le tout sans matériel, avec juste la bite, même pas de couteau et des énergies utopistes et bienveillantes, c'est fort quand même, même si t'es américain).

Voilà.

Mais. Mais je sais pas, je me suis laissé séduire. Il y a une certaine forme de bienveillance dans ce que balance Redfield sur des principes spirituels.

(Neuf principes qui sont donc étalés sur neuf chapitre, c'est quand même vachement bien fait).

Des sortes de vérités évidentes enfouies au plus profond de nous, et qui une fois pointées du doigt permettent d'augmenter notre perception.

Y'a beaucoup de conneries quand même (je te passe les détails sur le principe du moi qu'on complète avec le sexe opposé, ne laissant pas de place pour l'amour entre deux personnes de même sexe, mais bon c'était les 90's, tu peux pas avoir Macaulay Culkin qui danse chez RuPaul faut pas déconner, c'est dommage mais c'était aussi ça donc calme un peu ta nostalgie bébé).

Toujours est-il que ce livre ne fait pas de mal, et je le regarde avec le regard qu'on pourrait avoir quand on est ado et qu'on regarde 100 fois la même K7 vidéo, faisant du film quelque chose de culte malgré tous les défauts qu'on peut y trouver.

Il y a du bon, on tombe rarement sur du très bon et c'est un peu traduit avec le fion (la répétition de certains mots qui te font bien comprendre que t'es un lecteur teubé c'est un peu agaçant, j'dis ça je dis rien).

Allez, je pense que ça m'a pas complètement dégouté, je suis prêt à essayer autre chose dans le même esprit, donc j'imagine que c'est un pari réussi.

Et toi ? T'as lu ce livre ? Tu connais ? T'as bien aimé ?