Que l'on écrive d'un ton pessimiste ou optimiste, soit, je lis.
Que l'on explique sa joie, son malheur, ses émotions, d'accord.
Prêcher la joie et le bonheur (autant que le malheur si un tel livre existe), non.
La Puissance de la joie est un panégyrique de la joie authentique, une vulgarisation de la joie, une invitation au cheminement vers celle-ci au détriment d'un bonheur consumériste artificiel régissant la société.
Peut-être suis-je un éternel pessimiste à tendances nihilistes. Peut-être suis-je trop jeune pour lire un tel ouvrage (l'excuse que semble m'assener tout "adulte" face à l'expression de ma non-appréciation d'un "chef-d'œuvre"). Peut-être simplement n'ai-je pas le caractère de consulter Frédéric Lenoir. Quoique je reste sensible en général à tout comportement joyeux.
Mais La Puissance de la joie me semble quelque chose de faux. Certes Lenoir réfléchit sur la base de grands penseurs, et ce n'est pas sans rappeler la Terminale littéraire. Mais continuer à affirmer que "la vie est un cadeau qu'il faut accepter, non un fardeau à porter" (paraphrase) sonne comme une redite, même suite à une longue réflexion sur l'attention, la méditation et consorts. Ce genre d'affirmation est devenu une phrase-type. Voir un philosophe s'en servir et l'expliquer ne fait pas naturel, et me bloque à toute réception potentiellement positive du message de Lenoir. En lisant cet auteur, j'entends vois mes amis me parler et me rebattre les oreilles de leurs invectives m'incitant à sourire.
Point tout à fait personnel : La Puissance de la joie est de plus un essai rédigé à la première personne, ce qui rend le propos moins convaincant. Un philosophe, même s'il doit faire réfléchir son lecteur, le dois faire via des faits prétendument objectifs, ou du moins se voulant tels (l'objectivité n'existant pas réellement, il est de toute façon difficile de trancher). Frédéric Lenoir semble ainsi se faire porte-parole d'une vérité absolue en sa possession. Ce qui me dérange pour un essai, porteur de réflexion et non de vérité.