Still a piece in their games.
Pour ce genre de romans jeunesse, la simplicité est souvent la meilleure des vertus. Ce qui signalait, à mon sens, la réussite des deux premiers tomes, c'était la simplicité de l'histoire, résumable en une phrase simple (on serait presque dans une préface racinienne à Bérénice): "Hunger Games, l'histoire d'une adolescente tenue de participer et de gagner à des jeux du cirque particulièrement cruels et iniques" ; "Catching Fire: cette même adolescente, et renvoyée, toujours malgré elle, dans cette arène cruelle, et se fixe pour objectif de sauver _une_ vie, dans un acte de défiance ultime." La simplicité de l'épine dorsale de ces deux romans permettait de naviguer facilement dans l'univers créé par la romancière, de la suivre, et d'être porté par l'intrigue et les questionnements que celle-ci suscitait. Raconté du point de vue de l'héroïne dans les deux cas, on évoluait avec elle, en fonction de sa motivation première qui maintenait un repère constant dans un monde qui semblait si chaotique.
Mockingjay fait l'exact inverse et c'est un ratage complet. Certes, on sait qu'il s'agit d'une rébellion contre l'ordre établi dans les deux premiers opus (hé, no spoil, c'est dans le titre), mais on ne sait plus vraiment ce qui porte et motive l'héroïne, puisque ça semble changer de chapitre en chapitre. Certes, on pourra arguer qu'elle est désorientée, tout comme tous les protagonistes qui l'entourent. Cependant, il y a là un réel défaut d'écriture: on ne sait plus vraiment ce qu'on souhaite pour cette demoiselle à laquelle on s'était vraiment attachés, et pour laquelle on éprouve de moins en moins de sympathie et, défaut d'écriture toujours, en l'absence de ce fil conducteur, la faiblesse de la construction des autres personnages n'en est que plus patente. Au final, on ne sait plus vraiment à quel saint se vouer, et tu sais, mec, quand tu lis de la littérature adolescente, si à la fin t'es pas un peu amoureux ou révolté contre cette chienne de vie, c'est qu'il y a comme un problème.