Critique de La Révolte - Hunger Games, tome 3 par LuluCiné
J'ai commencé par les films, la littérature pour ado n'est pas mon hobby mais quand il y a un succès populaire aussi énorme, je suis curieuse. De plus le film a bien marché sur moi, j'étais donc ouverte à la lecture de Hunger Games.
Après deux films passés dans les arènes j'avais envie de révolte, non pas que les deux tomes en soit exempts, mais il est toujours plus facile d'apprécier une histoire dans un livre que dans un film. Me voilà enfin arrivée au dernier tome, sans aucune image du film pour me perturber, et on sent d'emblée que le ton change.
Le style littéraire est toujours le même, assez facile d'accès, très peu de détails, allant droit au but ; n'oublions pas qu'en plus d'être un livre pour adolescent, c'est une scénariste qui l'écrit. Le changement souffle clairement sur l'histoire, atteignant une noirceur que je ne soupçonnais pas jusqu'à alors.
Il est évident que certains chapitres sont balayés, frustrant le lecteur avec une intrigue ou une mort trop vite reléguées au second plan via des ellipses temporelles, ce dont un roman pourrait se passer puisqu'il n'est pas prisonnier d'un temps formaté par le cinéma. Si on n'aime pas le personnage de Katniss, le troisième tome sera très difficile à supporter à cause de son omniprésence ; pour ma part elle ne me dérange pas, puisque dès les premiers tomes on accepte ce « je ». Et quand bien même ses états d'âmes sont toujours là, cela ne la rend que plus humaine (il ne faut pas non plus oublier que c'est une adolescente).
Mais le livre aborde une vision non manichéenne d'une humanité en proie à retomber dans les mêmes travers de destruction. Tout n'est pas rose du côté des rebelles, et Katniss se réveillera enfin de sa stupeur pour en prendre conscience, malgré un mental perturbé. Ce côté là m'a aussi beaucoup étonné, Suzanne Collins transpose les horreurs des Hunger Games et de la violence d'une révolte dans la folie de son héroïne ; celle-ci clairement perturbée mentalement par ce changement de vie si abrupte.
Ce non manichéisme est aussi un énorme atout qu'on n'entrevoyait point jusque là, et montre tout autant la fragilité d'une révolte, suivant qui mène la révolution pour son propre pouvoir ou pour le bien d’autrui. C'est en cela que ce dernier tome dépasse mes attentes en terme de littérature jeunesse. Et tant pis si l'épilogue ne plaît pas, il est certes convenu mais pour autant assez réaliste avec la trame du livre. Je reconnais avoir été perturbé de voir certaines scènes complètement éludées (alors qu'elles sont importantes pour le lecteur) mais soit, malgré tout le livre recèle une noirceur qui n'est pas dénué de sens et qui me plaît.