La Rivière noire par BibliOrnitho
Un homme est retrouvé égorgé chez lui, gisant dans une mare de sang. C’est Elinborg qui est chargée de l’affaire en l’absence d’Erlendur, parti en vacances dans les fjords de l’est. Il nous manque notre ours bourru. Et avec lui son obsession pour les disparitions inexpliquées si fréquentes dans le pays, sa relation un peu tendue avec Eva Lind sa fille, son appartement de vieux célibataire endurci… Mais l’absence du commissaire fait la part belle à l’enquêtrice : Elinborg, jadis dans l’ombre de son illustre collègue se retrouve projetée sur le devant de la scène.
Et ce mystérieux assassinat va lui donner bien du fil à retordre. Au cours des pages du livre, elle rentrera souvent fort tard chez elle, délaissant quelque peu les siens. Tout d’abord, on retrouve des apprêts féminins dans l’appartement. Puis un flacon de Rohypnol – la drogue du viol – dans la poche du mort. Ca sent le gars pas très propre sur lui. Un viol dont la violeuse se serait retournée contre le violeur. Le truc bien sordide dans le thème « la victime méritait son sort et son assassin devrait être décoré ».
Seulement, Elinborg – entre deux poulets tandoori – découvre certains détails qui clochent. Tout ne semble pas aussi simple. Il lui faut plonger dans le passé du mort, se rendre dans son village natal en province. Interroger inlassablement des témoins. Les harceler parfois. Et découvrir la vérité.
Globalement, un livre moins prenant que les autres. Outre la figure charismatique d’Erlendur qui nous manque cruellement. On ne va pas jusqu’aux après-midi tisanes-tricots de miss Marple, mais le personnage d’Elinborg est plus banal, plus superficiel, moins intéressant que son homologue masculin (j’ai toujours préféré Hercule Poirot). L’enquête piétine pour trouver sa conclusion dans les toutes dernières pages, au cœur d’une province reculée et un peu dédaignée des habitants de la capitale. Une omerta que l’inspectrice ne parvient pas à briser quand brusquement la solution se présente d’elle-même (il fallait bien terminer le livre un jour).
Allez ! L’entracte est fini : rendez-nous Erlendur.